Battre Macron aux élections législatives…Mais sur quel programme ?

Le faible soutien à la politique de Macron s’est particulièrement vu dans la campagne présidentielle. Il a principalement dû sa réélection à son statut de président en temps de crise, entre la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Ce qui s’est exprimé, c’est véritablement une envie de le battre et de battre sa politique, bien plus qu’en 2017. Les élections législatives du 12 juin peuvent être un point d’appui pour cela.
Des millions d’électeurs de Mélenchon sont frustrés qu’il n’ait pas pu être au second tour et défier Macron, au lieu d’une Le Pen qui s’est aplatie devant lui. Il est donc tout à fait juste de la part de la France Insoumise/Union populaire de prendre très au sérieux les futures législatives et de vouloir les gagner.

Un programme offensif

Pour cela, il faut à la fois que le programme corresponde le plus possible aux aspirations que des millions de travailleurs et de jeunes ont exprimées à la présidentielle : le ras-le-bol des bas salaires, des prix trop élevés, des services publics détruits… mais aussi l’envie de changer cette société, d’en finir avec le pouvoir arrogant et autoritaire des politiciens comme Macron qui ne gouvernent que pour les riches.
Il est donc indispensable de mettre en avant les revendications comme le Smic à 1400 euros, la retraite à 60 ans, la défense des services publics, la planification démocratique et écologique de l’économie…
Mais il faut également que cette campagne serve à mettre en avant un programme qui permette réellement d’appliquer les meilleures mesures du programme de la FI/UP (l’Avenir en commun). On ne pourra pas lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, ou encore contre la casse des services publics pour favoriser des grands groupes capitalistes, si on ne nationalise pas, sous le contrôle des travailleurs-ses et de la population, les principaux secteurs de l’économie, à commencer par l’Énergie, les transports ferroviaires, la Santé… C’est ainsi qu’on pourra réellement commencer à mener une politique pour satisfaire les besoins de la vaste majorité de la population.
Dans le même temps, c’est aussi si les travailleurs sont soutenus et encouragés dans leurs luttes qu’ils chercheront alors à se saisir des élections législatives comme un relai à leurs revendications.
La FI/UP, ses militant-e-s, Mélenchon lui même, doivent encourager (et pas seulement soutenir) de telles luttes, également dans la jeunesse, que ce soit contre l’exploitation toujours plus dure qu’imposent les patrons ou contre les attaques du gouvernement.

Quelle plateforme pour rassembler une gauche de combat?

Une large majorité des électeurs/trices souhaitent une gauche unie autour des candidats FI/UP. Nous à la Gauche Révolutionnaire sommes d’accord avec cela, mais cela ne peut se faire que sur la base d’un programme de lutte, rompant avec les politiques qu’a menées la pseudo-gauche sauce Hollande-Valls-Hidalgo.
La mise en place d’une plateforme nationale avec d’autres partis est toujours compliquée, mais elle ne doit jamais se faire comme un accord politicien sans fond politique. Les discussions avec le PS par exemple peuvent inquiéter : on sait que ce parti peut parfois prétendre être d’accord avec des revendications mais ne jamais les appliquer. Si un accord était passé avec des dirigeants du PS qui jusque maintenant défendaient quasiment la même ligne que Macron, alors toute une partie des électeurs se détournera des candidats de l’Union Populaire, car la force de la FI a toujours été sa rupture avec la politique pro-capitaliste du PS.
C’est le rôle de la FI/UP et de Mélenchon que de proposer une alliance de la gauche de lutte, y compris pour former un gouvernement au service des travailleurs et de la population. Mais ce doit être sans abandonner les revendications fondamentales. Car même une majorité de l’Union Populaire à l’Assemblée nationale ne pourra mener sa politique sans la lutte active et de masse des travailleurs et de la jeunesse.