Presque un bulletin sur trois pour l’extrême droite au 1er tour et les plus de 11 millions de voix entre Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan. Au 2nd tour contre Macron, Le Pen gagne 67% des voix des ouvriers et 57% des employés même si ces catégories sont celles qui s’abstienennt le plus. Leurs plus hauts scores sont dans le Nord/Nord-Est, des régions frappées par les fermetures d’entreprises, délocalisations… et anciens bastions du PS et du PCF.
Ce n’est pas normal, et en même temps peu étonnant. Les travailleurs sont en train de faire payer à ces partis, qui étaient autrefois les leurs, leurs politiques de casse des services publics et d’attaques des travailleurs par les conseils PS/PC (dans les villes, départements…). Bref leur adaptation complète au capitalisme.
En l’absence d’un parti de masse qui représente vraiment les intérêts des travailleurs, l’extrême droite arrive donc, en partie, à se faire passer pour une opposition « sociale » à Macron. Un mensonge, car leur but est de faire un régime encore plus autoritaire, basé sur le racisme… et surtout de ne jamais toucher aux plus riches.
Comment les contrer ?
Ces scores élevés de nos ennemis les plus mortels sont un avertissement pour le mouvement ouvrier. Il faut nous organiser. Si des groupes se mettent à attaquer des locaux syndicaux ou associatifs (comme à Montpellier mi-avril), des foyers de travailleurs immigrés ou des individus, alors les organisations des travailleurs (en particulier les syndicats) et les partis de gauche, associations de quartier, etc. doivent s’unir le plus largement pour défendre les lieux et personnes. Des comités de défense et de lutte, démocratiques et ouverts à toutes et tous pourraient être créés.
Mais surtout, c’est d’un parti de masse dont on a besoin, pour rassembler travailleurs, jeunes, précaires, etc. autour d’un programme de lutte contre le capitalisme. Car s’il y a bien un truc que l’extrême droite déteste autant que les immigrés, ce sont nos luttes !