L’invasion de l’Ukraine par la Russie démarrée le 24 février dernier a rappelé aux pays occidentaux que la paix n’est jamais réellement acquise dans le jeu de puissance des impérialistes. Pourtant, des guerres il y en a à plein d’endroits du globe aujourd’hui, et finalement, ce sont toujours les populations, les travailleurs et les jeunes qui sont les victimes par millions de ces conflits.
Article de Yohann Bis, paru dans l’Egalité n°211
Les raisons profondes du conflit en Ukraine
L’analyse de la classe dominante en France consiste à trouver en Poutine, un fou incontrôlable qui aurait décidé de repousser les frontières de son pays face à l’OTAN (l’alliance anti-soviétique autour des États-Unis créée pendant la guerre froide) qui pourrait tous nous sauver. Or l’intervention russe en Ukraine n’est pas une question de folie. C’est bien un acte conscient et calculé pour servir sa bourgeoisie –ou oligarchie- mise à mal par l’intervention agressive des pays de l’OTAN et des bourgeoisies européennes et américaines dans la région.
L’Ukraine est un important producteur de ressources : l’agriculture y est très importante (7ème producteur de blé au monde), mais aussi les ressources minières (6ème producteur au monde de titane, 7ème de minerai de fer, 8ème de manganèse et d’uranium). Grâce à ces ressources, l’Ukraine sous le régime soviétique, avait développé une importante industrie de métallurgie et sidérurgie. En plus de cela, c’est un nœud stratégique d’importation du gaz russe en Europe avec les impressionnants pipelines qui traversent le pays.
Depuis la chute de l’URSS, la Russie a maintenu une influence seulement sur quelques pays dont l’Ukraine. En 2014 le mouvement massif de colère « Maidan », largement soutenu par l’OTAN, fait tomber le gouvernement pro-russe, pour laisser place à un gouvernement pro-occidental. La situation se tend aussitôt avec l’annexion de la Crimée par la Russie, et le climat de guerre civile dans le Donbass.
Aujourd’hui, c’est la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, qui met le feu aux poudres. C’est-à-dire l’officialisation du passage de l’Ukraine vers l’impérialisme américain et européen. C’est donc un conflit de sphère d’influence qui s’est enclenché. Les capitalistes russes et ceux de l’OTAN sont à l’origine du conflit, ne peuvent pas être la solution de paix !
Pas de paix dans le capitalisme
Le capitalisme repose sur la concentration des richesses de quelques-uns… eux même en concurrence entre eux. Les bourgeoisies peuvent être concurrentes dans le même pays, et se mettre parfois d’accord pour faire valoir leurs intérêts sur d’autres pays ou régions du monde. C’est le cas pour la Russie vis-à-vis de l’Ukraine. Mais c’est aussi le contrôle d’une partie ou la totalité des économies des pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie, par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne. L’instabilité au Mali est aussi liée à la présence militaire française et de la main mise sur l’économie malienne. La guerre civile au Yemen est un marché de vente d’armes pour les capitalistes tout en entretenant les haines religieuses et ethniques, c’est un enfer pour 29 millions d’habitants.
Par endroit, le capitalisme divise les peuples, les fait s’affronter au lieu de cohabiter pacifiquement, dans le seul but de maintenir une domination économique et profitable. Mais les vieilles puissances vont de crises en crises et à chaque fois perdent de leur capacité à dominer des régions entières. Fini le « gendarme du monde américain », cela laisse place à des puissances régionales montantes, pas pour autant plus bienveillantes envers les peuples.
Pour la paix, construisons une société débarrassée de l’exploitation !
S’il est impossible d’avoir la paix dans le capitalisme, alors c’est du capitalisme qu’il faut se débarrasser ! En Ukraine, au Mali, en Syrie, au Yémen,… partout où il y a des conflits ou des menaces de conflits, les travailleurs, qui sont les seuls à participer à la production de tous les biens, doivent s’organiser sans les classes dominantes. Dans les territoires où règne la guerre, il faut que se construisent des milices d’autodéfense ouvrière inter-ethnies, nationalités, religions… pour protéger les populations des armées.
Dans le monde entier nous devons manifester pour exiger la paix et l’arrêt des guerres. Il faudra s’organiser au travers de comités anti-guerre pour construire un mouvement large de la jeunesse et des travailleurs qui aspirent à un autre avenir que celui de la misère et de la guerre du capitalisme. La Gauche Révolutionnaire milite quotidiennement en ce sens, rejoins-nous dans ce combat !