La loi a été très médiatisée en raison des journées de grève des soins des médecins libéraux qui s’y opposent. Elle instaure un certain nombre de mesures qui peuvent être perçues comme positives comme celle rendant le tiers payant obligatoire, ce qui veut dire ne pas avancer l’argent de la consultation. C’est une bonne chose pour les assurés. Mais en réalité la loi ne remet pas du tout en cause les inégalités face à l’accès aux soins ni la privatisation progressive de la santé publique. Bien au contraire elle ne fait que renforcer le contrôle des actes médicaux et dans le mauvais sens ! Elle instaure un contrôle accru des dépenses de santé, sous prétexte de lutter contre les dépassements d’honoraires, le contrôle des arrêts de travail et des prescriptions abusives. Mais à aucun moment de nouveaux services de chirurgie ou de médecine spécialisée sont ouverts dans le secteur public de santé. On doit toujours aller voir ces grands spécialistes du genou, du dos… Alors comme d’habitude, ce ne sont pas les riches patients qui paieront les frais des restrictions mais les personnes des milieux populaires qui n’auront pas les moyens de payer. Que pourrons nous faire si la mutuelle ou la sécu considèrent qu’un acte n’est pas justifié et refusent de le payer ? Cesser de se soigner comme le font de plus en plus de gens.
La réorganisation qu’impose cette loi est une accélération de la restructuration de la santé sous la tutelle des ARS (agence régionale de santé) qui l’imposeront aux établissements de santé et aux médecins. Comme à la poste, à la SNCF, les hôpitaux vont subir les mêmes attaques c’est à dire : on privatise les profits et nous payons les dettes. C’est la continuité de ce qui avait été commencé sous le gouvernement de Sarkozy avec la loi Bachelot. Ceci s’est traduit par 22 000 postes en moins, des fermetures d’hôpitaux de proximité, la mutualisation avec les cliniques privées, des fermetures de maternité, les suppressions de centres de Planning Familial et de centres IVG.
Dans les hôpitaux, les services sont regroupés en pôle, chacun gérant son budget de matériel et de personnel. L’externalisation des services techniques et nettoyages est désormais la règle. C’est aussi le développement des unités de chirurgie ambulatoire fait pour effectuer plus d’actes chirurgicaux pour rentabiliser. Des audits sont continuellement faits pour comptabiliser le temps, cocher des cases après chaque quart de travail. Le personnel soignant passe plus de temps à remplir des feuilles donc moins de temps pour les patients. Le personnel a un sentiment de mal faire son travail, donc un mal être s’installe. Des tensions dans les équipes sont nombreuses et il y a donc plus d’arrêts, non remplacés. Les coups de fil en continuité pendant les repos ou RTT se multiplient.
C’est une spirale infernale qui n’est pas prête de se terminer. Avec la loi Macron, et la précarité des emplois on peut trouver un personnel non qualifié avec les risques d’erreurs que cela représente, ce qui signifie une qualité des soins non garantie….
La sante c’est un droit, pas un privilège ! La médecine ne devrait pas être privée. La santé publique doit rester hors de la logique du marché ! Nous voulons une santé publique, gratuite et de qualité.