Les tunisiens boycottent les élections ; la crise s’aggrave

Après le coup de force de Kaïs Saïed en juillet 2021, qui a obligé le parlement à fermer ses portes pendant presque un an et demi, la Tunisie a connu, en décembre dernier, un premier tour d’élections législatives. Boycottées par tous les partis politiques, les syndicats et une majorité du peuple, ces élections ont connu le taux de participation le plus faible depuis la révolution de 2010 (11,22 %). Ce refus d’aller voter ne représente que le manque de confiance du peuple envers leur président qui s’est montré incapable d’améliorer la situation économique du pays. La vie trop chère, les salaires trop bas, les conditions de travail horribles et le manque de produits nécessaires rendent la classe travailleuse et les jeunes de plus en plus furieux contre leur gouvernement et les partis politiques qui continuent à ignorer les revendications du peuple.

Meeting de l’UGTT. Drapeaux de la Tunisie et du syndicat sont nombreux

Pour la plupart des Tunisiens, le désaccord entre le président et les partis politiques ne reflète pas forcément un désaccord dans leurs buts finaux. Bien au contraire, ce sont les deux faces d’une même pièce. De son côté, l’UGTT, la puissante centrale syndicale, continue la pression sur la présidence et l’appelle à revenir au dialogue avec les partis. Mais est-ce suffisant ?! Avec la force humaine qu’admet ce syndicat (+ de 500 000 inscrits), les revendications doivent être plus combatives. Dégager ce président et mettre en place un système socialiste qui respecte le peuple et sert ses intérêts ne sont plus des options mais sont plutôt les vraies solutions pour sortir de cette crise

Article paru dans l’Egalité n°214