La réforme des retraites est une arnaque incroyable contre les travailleurs. La mise en place par le gouvernement de la retraite à point va reléguer la solidarité à un rôle marginal, alors qu’à la base c’est le système par répartition actuel qui est universel car tout le monde cotise et les générations sont solidaires les unes des autres. Et c’est le seul moyen d’avoir des services publics (Santé, vieillesse…) en nombre suffisant pour toute la population. La retraite par « point », en plus de casser cela, n’est en fait qu’un moyen de transférer l’argent de nos cotisations (250 milliards d’euros !) aux banques, fonds de pensions comme Black-Rock, pour le seul profit des groupes d’actionnaires.
Le projet de loi retraites a été examiné en commission parlementaire. Celle-ci n’a pas réussi à examiner les 20 000 amendements déposés et a donc renvoyé le texte à l’Assemblée tel qu’elle l’avait reçu ! Le gouvernement est sous pression grâce aux luttes et veut faire passer cette loi le plus rapidement possible, utilisant une procédure accélérée. La loi devrait passer une seule fois à l’Assemblée nationale, avec seulement 15 jours de débat.
L’âge de la retraite décidé par ordonnances ?!
Le texte de loi que les députés doivent examiner depuis le 17 février est un énorme champ de mines. En effet, il comporte des flous et imprécisions, que Macron, en bon Bonaparte, prévoit de pouvoir combler en ayant recours à des ordonnances, c’est-à-dire sans débat ni vote à l’Assemblée. Démocratie, pour quoi faire ? Il y a donc en tout 29 « trous » sur des sujets aussi essentiels que les pensions de réversion, le financement des retraites, les « convergences des régimes spéciaux dans le système universel », voire l’âge de départ pour les travailleurs cotisant au système par répartition ou même encore l’âge d’équilibre ! Sur tous ces sujets ce serait donc le gouvernement qui déciderait directement.
Par ailleurs, le gouvernement ne sait même pas quel « point » il va utiliser. Il annonce créer un nouvel « indice » qui permet de calculer la valeur du fameux point du système soi-disant universel. Il s’appelle « revenu d’activité moyen par tête » et sera calculé par l’INSEE, mais avec une méthode qui sera décidé par le Conseil d’État, une institution complètement anti-démocratique qui ne sert qu’à conseiller le gouvernement et qui est notamment composée… des anciens présidents. Déjà les agents de l’INSEE mobilisés ont dénoncé cet indice, dont on sait peu de choses sinon qu’il n’évoluera pas en fonction de l’inflation. Il est clair que nos pensions, en plus d’être incertaines, ne risquent pas d’être très lourdes !
Pour tenter de gagner du temps sur le calendrier parlementaire et permettre au mouvement de lutte de reprendre et s’intensifier partout, les députés France Insoumise et PCF ont déposé plus de 40 000 amendements. Il n’est pas non plus impossible que le gouvernement ait recours à un 49-3 pour faire adopter la loi sans vote. Si la suite de la course parlementaire est incertaine, une chose est sûre : Macron se fiche de la démocratie comme de sa première Rolex. Nous devons amplifier la lutte contre le président des riches !
Par Mina Boukhaoua