Gérald est un militant actif et un « dirigeant » de la CGT en Seine-Maritime. Il est aussi inspecteur du travail. La CGT l’avait mandaté pour représenter l’organisation en particulier à l’Observatoire du Dialogue Sociale puis au Comité Régionale d’Orientation des Conditions de Travail.
A la demande du Directeur Général du Travail, suivi par la DIRECCTE 76 et le Préfet de Normandie, Gérald a été exclu de ces instances au motif fallacieux que ce mandatement par la CGT d’un militant cégétiste et inspecteur du travail « pourrait remettre en cause l’impartialité du système d’inspection du travail »
La réalité est tout autre, c’est bien à la fois une décision à remettre dans le contexte de casse de l’inspection du travail et de remise au pas des inspecteurs et inspectrices du travail et à la fois une décision politique à l’encontre de la CGT et d’un de ses militants visant à s’immiscer dans les choix de mandatement de cette organisation syndicale en excluant des militants revendicatifs et offensifs qui plus est qui connaissent bien les sujets.
L’appareil d’Etat n’est pas à son coup d’essai contre Gérald et contre la CGT dans ce département. Récemment, il a été mis en avant dernièrement suite à la catastrophe industrielle de Lubrizol à Rouen. Il représentait la CGT dans le mouvement (de manifestation) de colère populaire qui a suivi la catastrophe. Il est l’une des voix qui exprimaient cette colère, mettant en Lubrizol devant ses responsabilités mais aussi en cause les carences de l’Etat en matière de protection des salarié-e-s et de la population. La préfecture a donc décidé de l’exclure ipso facto du Comité de Dialogue et de Transparence sur Lubrizol.
Quoi qu’il en soit, en mars 2019, le tribunal administratif de Rouen a ordonné la suspension de l’arrêté d’exclusion de Gérald Le Corre en raison de l’atteinte à la liberté syndicale et aux droits des organisations syndicales de choisir librement leurs représentants et d’un doute sur la légalité de l’arrêté.
Le Ministère du Travail ne veut pas lâcher l’affaire et a fait un recours devant le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative. L’audience aura lieu demain, jeudi 27 février. Un rassemblement de soutien à la CGT et à Gérald Le Corre est organisé devant le Conseil d’Etat (place du Palais Royal à Paris) de 9h00 à 11h00. Nous appelons à rejoindre le rassemblement.
A une époque d’accroissement répression du mouvement sociale et du criminalisation de l’action syndicale, La Gauche révolutionnaire soutien la CGT et Gérald Le Corre dans leur combat car l’Etat n’a pas à choisir les représentants des organisations syndicales : d’un côté les syndicalistes qui lui agréent (celles et ceux qui sont d’accord avec la politique du gouvernement au service des capitalistes) et de l’autre celles et ceux qui le « gênent » car combatifs, mettant en exergue ce que représente en réalité le dialogue sociale pour ses gens-là : jeu de dupe et « foutage de gueule ».
Nous exigeons la suspension puis l’annulation de l’arrêté d’exclusion et que le Conseil d’Etat reconnaisse la liberté syndicale.
Yann Venier