La crise continue d’aggraver la situation économique de tous les pays de la zone Euro. La stagnation vers le bas de 2011 s’approfondit férocement dans la seconde moitié de 2012, et tout indique que ce n’est qu’un début. Après une chute gigantesque de la production industrielle en 2008, d’environ 20% en Europe et de 15% en France, la production industrielle remontait lentement. Ce n’est plus le cas depuis janvier 2012. Aujourd’hui en France l’indice de production industrielle est 10 points en dessous du niveau de production de 2005 et continue de chuter. C’est un bon indicateur des tendances actuelles de l’économie. Cette situation ne présage rien de bon pour les jeunes et les travailleurs qui paient déjà cette crise depuis plus de 5 ans. En effet la baisse de la production industrielle, ainsi que la baisse de la demande intérieure en général que les exportation ne peuvent compenser vont entraîner une accélération des licenciements et des attaques. On l’a déjà constaté depuis cet été mais ce n’est qu’un début, l’année 2013 va être une année difficile.
Les jeunes et les travailleurs continuent de payer
Le chômage, toutes catégories confondues a dépassé les 5 millions inscrits a Pôle Emploi. Ajouté à ça, les conditions de vie de la population continuent de se dégrader. Il n’y a pas suffisamment de logements sociaux et les prix des loyers sont exorbitants, surtout dans les grandes villes. Selon la fondation Abbé Pierre, 3,6 millions de personnes sont non ou très mal logés. Une partie de la population n’a plus les moyens de se chauffer à cause des augmentations des prix du gaz (4% sur un an), de l’électricité (3,6%) et du fuel. Les frais d’inscriptions à la fac eux aussi connaissent l’inflation chaque année ; aujourd’hui ils sont de 400 euro en moyenne. Il apparaît donc clairement que la crise se poursuit et s’aggrave et que le pire est devant nous. La récession dans la zone euro se confirme, avec au 3ème trimestre une croissance de -0,2% et une prévision de +0,1% au 4ème trimestre. Pour respecter les engagements pris auprès de l’Europe et pour continuer malgré la crise on voit partout dans l’Union Européenne des politiques d’austérité extrêmement violentes (Grèce, Espagne, Portugal, Italie) et en France le travail ne fait que commencer.
Nouvelle vague d’austérité
Nous continuons à payer la crise et Hollande se confirme être le défenseur zélé des capitalistes. Bien que nos conditions de vie soient mises à mal chaque jour, les profits des patrons continuent d’être préservés. Le gouvernement a annoncé une baisse des cotisations patronales de 30 à 50 milliards sur 5 ans, cette baisse sera compensée par une augmentation de la CSG, de la TVA et/ou d’une taxe verte. On nous prend directement l’argent de nos poches pour la mettre dans celles des patrons. Plus de 20 000 emplois ont été supprimés entre 2009 et 2010 dans le secteur de la santé. De fait, la santé est loin de s’améliorer : plus d’1 millions de journées sont dues aux travailleurs de ce secteur depuis le début de l’année ce qui correspond à 6 000 emplois à temps complet. La situation n’est pas près de s’arranger vu que le gouvernement prévoit le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois. La sécurité sociale est, elle aussi, sous attaques : un nouveau prélèvement sur la retraite est prévu, une contribution de 0,3% sur leur retraite, taxe sur la bière 0,5 cts par demi… soit disant pour renflouer les caisses de la Sécu. Le gouvernement Hollande mène clairement une politique au service des plus riches, a un rythme élevé, pourtant il le fait avec une prudence extrême. C’est tout le sens du jeu d’équilibriste auquel se prête le gouvernement, qui doit à tout prix éviter de provoquer frontalement la colère des travailleurs et des jeunes, tout en accomplissant ces objectifs économiques. Les mesures prises par le gouvernement comme le remboursement a 100% de l’IVG et la promesse d’un mariage pour tous par exemple montrent bien l’importance qu’ils accordent à se garder un profil un tant soit peu social.
Place à la résistance
La lutte est de nouveau d’actualité partout en Europe, les résistances se multiplient et la grève est à l’ordre du jour. Il nous faut en France aussi une journée de grève de tous les jeunes et les travailleurs poussés toujours un peu plus dans la misère. Partout les travailleurs se rendent compte que ce système n’offre aucun avenir et que c’est la misère qui nous attend. En France comme ailleurs, il y en a assez. Seule une lutte d’ensemble permettra de changer la donne, nous n’avons rien à attendre d’Hollande, d’Ayrault ou de leurs ministres.
Par Cassandra Desannaux, article paru dans l’Egalité n°159