Le capitalisme entraîne le sexisme, la pub l’exploite

Nous sommes nombreux à être écœurés par la façon dont la pub se sert du corps comme argument de vente (le corps des femmes en particulier, mais aussi de plus en plus celui des hommes et des enfants) Tous les prétextes sont bons pour montrer des corps dénudés dans des positions équivoques. Et quand ce ne sont pas les images qui sont sexistes, ce sont les slogans.

Article paru dans l’Egalité n°105

Ce qui est choquant, ce n’est pas la nudité, mais son utilisation systématique de façon marchande, et surtout le modèle dégradant que ces pubs donnent de la femme. Ces images sont soit celle de la femme objet sexuel dont le seul but est d’être désirable et d’assouvir les fantasmes des hommes ; ou alors la bonne ménagère de moins de cinquante ans qui s’épanouit à préparer de bons petits plats à sa famille et se casse la tête pour savoir comment enlever les tâches sur la chemise de son mari.

Le sexisme ne se limite pas à la pub, il est répandu dans tous les médias et surtout dans le travail et dans le fonctionnement de la société. En fait, les médias ne font que répercuter les préjugés et les stéréotypes de la société, ils sont le reflet des rapports sociaux et économiques de la société capitaliste. Ces rapports font de la femme une victime d’une double oppression : en tant que travailleuse elle subit la même exploitation que les hommes (à quoi s’ajoute le harcèlement sexuel, les temps partiels imposés, la discrimination à l’embauche…). En plus de cette oppression, elle subit la pression de la famille en tant qu’institution dans laquelle le rôle de la femme est de procréer, de s’occuper des tâches ménagères, de l’éducation des enfants, et accessoirement d’assouvir les besoins sexuels de son compagnon.

La lutte contre le sexisme et pour les droits des femmes est donc partie entière de la lutte des travailleurs. Les attaques qui touchent les travailleurs, touchent encore plus durement les femmes. C’est pourquoi leurs luttes ne doivent pas être séparées. En tant que travailleurs les hommes et les femmes ont les mêmes intérêts à défendre, car le capitalisme ne leur offre que l’exploitation et les discriminations. Ce n’est qu’en se battant ensemble pour le renversement de ce système, que l’on pourra établir les bases d’une société où hommes et femmes seront réellement à égalité, c’est à dire partager toutes les tâches d’organisation de la société (pas juste un texte de loi qui ne sert que les intérêts de la bourgeoisie, comme la loi sur la parité).

Dans la jeunesse, les attaques contre les jeunes filles musulmanes ou sur les codes vestimentaires dans les lycées montrent l’hypocrisie du gouvernement en matière de lutte contre le sexisme. En excluant les jeunes filles qui portent le foulard, le gouvernement Raffarin-Sarkozy renforce les discriminations sexistes. Car ces jeunes filles n’auront plus aucune porte de sortie. Beaucoup d’entre elles portent le foulard pour ne pas subir d’insultes ou d’agressions sexistes : que dit le gouvernement là dessus ? Rien. Le foulard devient pour elles une protection dans une société où être une femme et en plus une femme immigrée (ou d’origine immigrée) réduit les espoirs d’épanouissement social et personnel.

Résistance Internationale lance une campagne contre le sexisme dans les lycées et les facs, dont l’objectif est de s’opposer à la banalisation du sexisme (surtout dans les médias). En partant de la question du sexisme dans la pub, nous voulons élargir notre action à une lutte contre le sexisme dans toute la société : famille, entreprise, école…

Nous avons donc édité des tracts, des autocollants et des affiches (pour recouvrir les pubs !) et une pétition contre la loi sur la laïcité et pour le droit à l’éducation pour toutes.

Si cette campagne t’intéresse, n’hésite pas à nous contacter par courrier, e-mail ou téléphone, pour discuter et recevoir du matériel.

Par Virginie Prégny