Comme partout en Europe, étudiants et lycéens manifestaient contre la guerre impérialiste au Vietnam mais aussi contre l’ordre moral et les brimades de De Gaulle, Pompidou et leur gouvernement. Le 22 mars la tour administrative de l’université Nanterre est occupée après l’intervention des flics contre une manifestation anti-guerre. Les étudiants descendent à la Sorbonne et s’affrontent à partir du 6 mai avec la police, étudiants et jeunes salariés ensemble. Le 10 mai c’est la nuit des barricades avec une répression féroce malgré le soutien effectif de la population (jets de pots de fleurs sur les flics, mise à l’abri des étudiants pourchassés dans les immeubles). Les syndicats CGT, CFDT, FEN (éducation) appellent à une journée de grève nationale le 13 mai, pensant que cela suffirait. Les jeunes ouvriers qui se sont tapé la guerre d’Algérie et qui n’en peuvent plus des cadences infernales ont rejoint les étudiants et ne reprendront pas le travail : Sud Aviation à Nantes, Renault Cléon près de Rouen…
Dans tout le pays la grande grève ouvrière de mai 68 a commencé, et avec quelle force !
Article paru dans l’Égalité n° 216
