Les personnels de l’Éducation nationale, comme toutes les autres professions, ont de multiples raisons de se mobiliser en ce moment. Dans mon lycée (cité scolaire d’un arrondissement populaire de Paris) nous avons dès le mois de janvier lié les problèmes que nous subissons. Nous avons donc organisé notre mobilisation autour des revendications suivantes : Non à la retraite à 64 ans ! Pour de vraies augmentations de salaire ! Non aux fermetures de classes ! Pour des services publics de qualité !
Nous avons multiplié les assemblées générales pour discuter et organiser la mobilisation collectivement, en nous adressant à toutes les catégories professionnelles (enseignants, agents territoriaux, AED, AESH). Nous avons aussi organisé des rassemblements et déambulations avec les personnels d’autres établissements scolaires, pour aller à la rencontre des habitants et travailleurs du 19e arrondissement avec un tract appelant à rejoindre la mobilisation. Les jours de grève nous avons organisé des piquets de grève avec petit déjeuner et musique, qui nous ont permis de maintenir la discussion avec nos collègues non grévistes mais aussi de discuter avec les lycéens et passants aux abords du lycée.
Les grandes journées de grève interprofessionnelle ont été bien réussies avec des taux supérieurs à 50 % de grévistes (dans une cité scolaire rassemblant environ 300 travailleurs), mais comme ailleurs la grève n’a pas été reconduite sur la durée. Il y a des hauts et des bas et nous devons reconstruire des habitudes de discussions et prise de décision collectives, cassées par le confinement et les conditions de travail aggravées. Nous maintenons donc les AG et piquets, même s’ils ne font pas toujours le plein.
Il reste encore beaucoup à convaincre que la mobilisation peut faire reculer le gouvernement si elle est massive et durable. Maintenant que les illusions sur les institutions tombent, les discussions se tournent vers les moyens d’atteindre cet objectif. La discussion des revendications est fondamentale dans ce cadre pour donner confiance aux travailleurs. La colère qui s’exprime va bien au-delà de la casse des retraites, c’est toute une vision de la société et du travail qui est rejetée par les manifestants et grévistes. C’est cela qui doit être au cœur des discussions des assemblées générales pour élargir et renforcer la grève.
Pour nous soutenir, la caisse de grève c’est par ici : https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/caisse-de-solidarite-bergson-jacquard