Après des années de baisse du nombre de syndiqués, le congrès confédéral a été houleux et la ligne de Philippe Martinez remise en cause. Chose inédite, une secrétaire générale est élue : Sophie Binet.
Ce changement ne règle cependant pas les problèmes d’orientation syndicale et de stratégie lutte de classe. Sophie Binet était également au bureau confédéral précédent, la rupture avec l’orientation portée par Martinez n’est donc pas acquise. L’enjeu est de savoir si les syndiqué·e·s vont pouvoir se réapproprier la CGT pour appuyer à la fois un fonctionnement plus démocratique et inclusif, et une orientation combative.
De quelle CGT les travailleurs ont-ils besoin ?
Le nombre est une force, que ce soit face à un patron ou contre Macron. Mais les travailleurs ont besoin d’une CGT combative et de classe. Ce qui implique que cette défense des intérêts immédiats de la classe ouvrière se combine avec la nécessité d’en finir avec le capitalisme qui exploite et opprime d’autant plus durement qu’il est en crise, en plus de détruire nos environnements de vie et notre futur.
Au sortir du congrès, une campagne de syndicalisation est lancée, et c’est ce qu’il faut faire. Être offensif sur toutes les questions pour permettre de rassembler les travailleurs de tous horizons : pour des augmentations de salaires, des embauches à la hauteur des besoins définis collectivement par les travailleurs, la réduction du temps de travail sans perte de salaire pour permettre d’embaucher aussi, des services publics à la hauteur des besoins, la création de monopoles publics des secteurs clefs de l’économie, contre le sexisme et toutes les oppressions, etc…
Lors des manifestations contre la réforme des retraites, on a vu de nouveaux travailleurs rejoindre les manifestations par petits groupes de collègues, c’est à celles et ceux-là qu’il faut s’adresser prioritairement pour reconstruire la CGT dans les entreprises où elle n’est plus, et où elle n’a jamais été.
Article paru dans l’Égalité n° 216
