François dernier, le médiocre

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En quatre ans de présidence, François Hollande aura non seulement renié l’ensemble de ses petites phrases de la campagne électorale de 2012 et des années précédentes, mais il aura aussi multiplié les annonces sans aucun lendemain. En fait, le seul terrain sur lequel il aura mené sa politique, c’est celui d’une multiplication des cadeaux aux riches et aux patrons, dans la droite suite de son prédécesseur Sarkozy.

En 2006, il qualifiait le recours au 49-3 (le vote bloqué à l’Assemblée Nationale pour faire passer une loi en force et sans amendement) de «brutalité» et de «déni de démocratie». Le gouvernement l’a utilisé en juin 2015 pour faire passer la loi Macron.

En 2012, il avait dit : «je veux mettre les banques au service de l’économie» et l’«adversaire, c’est le monde de la finance». Dans la réalité, les mesures pour aider la «finance» ont été multipliées tandis qu’aucune n’a été prise pour la limiter. Au contraire même, ce sont les services publics, les collectivités territoriales (départements et municipalités) qui sont contraintes à des coupes budgétaires les forçant à supprimer des services. Et les mesures d’aide financière vont un peu n’importe où, enfin surtout là où les capitalistes en ont besoin. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le CICE, par exemple, bénéficie à des très grandes entreprises qui suppriment des emplois ! La Poste a reçu 318 millions d’euros en 2015 alors qu’elle supprime environ 5000 emplois par an !

Chef de clique

Sarkozy avait fait de sa présidence un show permanent qui divisait les électeurs de droite entre groupies et jaloux. Avec Hollande, plus on se renie, plus on est content de son petit coup, plus on dit le contraire de ce qu’on disait avant 2012 et le mieux on est dans le petit cercle. Pour la première fois un gouvernement qui se prétend de gauche a une majorité de politiciens qui n’ont jamais travaillé dans ses rangs. Même pas quelques profs…

Et la politique se fait au coup par coup, en essayant de corriger par des manœuvres les erreurs de la veille, comme si seul comptait de se faire une majorité au sein de la majorité qui n’est elle même qu’une majorité électorale au sein d’une gauche de gouvernement (PS, écolo et autres) qui serait largement minoritaire en cas d’élections.

Le récent voyage en Polynésie ? C’est sans un mot pour dire les méfaits des essais nucléaires et de l’arme nucléaire et l’horreur absolue qu’elle représente. Tout au plus reconnaît-il «l’impact» de ceux-ci, autant dire que l’eau, ça mouille, c’est pareil.

Les attentats en France ? Une sortie dans la panique où il annonce pêle-mêle, l’Etat d’Urgence et la déchéance de nationalité pour les terroristes. Et depuis, ils ne savent toujours pas comment formuler cette «déchéance de nationalité» qui ne sert à rien sauf à aider l’extrême droite. De plus c’est inapplicable sauf dans le cas qui existe déjà dans la constitution, à savoir la déchéance pour les bi-nationaux commettant des actes de type terrorisme.

On a eu le droit aussi, à grand renfort de médias, à l’annonce d’une grande coalition contre Daech. Bien serviles, les journalistes n’ont pas fait le bilan de celle-ci. D’une part les USA en dirigent déjà une pour l’Irak, d’autre part les stratégies sont si nombreuses en Syrie que tout le monde a décliné poliment l’offre.

Le dernier remaniement ministériel pour faire entrer au gouvernement quelques écolos suffisamment avides de postes ministériels n’a été là que pour reverdir ainsi le blason de cette petite clique de politiciens professionnels. Là encore, c’est comme si Hollande gérait le bureau national du PS, je nomme untel pour faire les pieds à machin. Sur le fond, la politique va rester la même et c’est nous qui payons… Mais sur la forme, ce remaniement est un couac de plus d’une présidence qui s’enfonce chaque jour.

Quand on étudie l’histoire et qu’on voit ces récits de changement systématique de gouvernement à coup de manœuvres de couloir pendant la IVème république, on se dit qu’en fait ce n’est pas si loin. Et le spectacle n’est pas meilleur à la droite ou au FN.

Hollande sera François le médiocre, dernier du nom, aussi médiocre que Louis XVI le serrurier. Il est à l’image de ce système où règnent la corruption et l’absence totale d’intérêt pour les souffrances et les aspirations d’une majorité de la population et où règnent les petites combines entre patrons, journalistes et politiciens. C’est autant du monarque que du système qu’il faut se débarrasser.

Par Alex Rouillard