Ensemble contre la mondialisation : construisons la résistance internationale

Malgré la prétendue embellie économique de ces dernières années, il devient de plus en plus difficile pour les spéculateurs de tous poils et les dirigeants politiques qui les soutiennent de cacher les ravages du capitalisme. L’économie mondiale n’a jamais été aussi prospère et pourtant le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi important.

Article paru dans l’Egalité n°89

Les plus grandes entreprises contrôlent 70% du commerce mondial. Et cela ne touche pas seulement les pays du tiers monde. Aux Etats Unis 1/5 de la population vit sous le seuil de pauvreté et 40% des américains ne bénéficient pas de réelle protection médicale. L’Europe ne fait pas exception à la règle capitaliste augmentation des frais d’inscription dans les universités, baisse des taux d’allocation chômage (PARE), extension de la précarité (Loi Aubry), attaques contre les retraites… Pour en finir avec la misère, l’exploitation de l’homme par l’homme et toutes les injustices sociales, il faut s’attaquer directement à la cause et pas seulement aux effets.

C’est le capitalisme, système économique basé sur la loi du profit à tous prix, qui organise la société de telle sorte que la seule règle soit celle de l’argent et de la rentabilité. Pour réduire leurs coûts de production et augmenter les bénéfices, les multinationales sont prêtes à tout, bien aidées en cela par les gouvernements nationaux. Total-Fina, par exemple, a recours au travail forcé en Birmanie et trouve encore le moyen d’affréter des pétroliers poubelles (souvenez vous de l’Erika!)sous pavillon de complaisance. A part une énorme campagne de pub, il n’a toujours rien fait pour réparer les dommages écologiques créés par sa soif de profits, l’état français (grâce à nos impôts) s’étant bien vite empressé de prendre à sa charge le nettoyage des plages. De tels désastres ne sont pas de simples excès du capitalisme, mais son essence même et son aboutissement logique. Le seul moyen d’en finir avec les horreurs humaines, sociales, et écologiques est d’organiser la société en fonction des besoins réels du plus grand nombre en orientant les richesses produites par tous pour les besoins de tous et non au profit d’une minorité.

Aujourd’hui de plus en plus de personnes refusent que leur vie soit dirigée par une poignée d’hommes politiques aux mains des multinationales. Seattle 1999 : 50.000. Gênes 2001 : 300.000. il est indéniable que le mouvement anti-mondialisation a pris de l’ampleur. Les associations comme ATTAC protestent contre les institutions internationales du capitalisme, dénonçant les sommets européens, les réunions du FMI, de la Banque Mondiale, de l’OMC comme autant de cénacles destinées à trouver les moyens d’exploiter encore plus les pays pauvres et de réduire encore plus les acquis sociaux des pays dits « avancés ». En réaction à cela une certaine couche de la population des pays occidentaux a décidé de s’inviter à tous ces sommets internationaux pour réclamer plus de démocratie et pour que les « citoyens » aient un droit de regard sur les décisions prises. Mais il ne suffit pas d’aménager le capitalisme.

Organisons la Résistance Internationale pour une alternative socialiste

La Gauche révolutionnaire lance la campagne Résistance internationale, conjointement avec ses organisations sœurs en Suède, Allemagne, Belgique, Angleterre…C’est parce que les attaques sont d’ampleur internationale que la riposte doit l’être aussi. Résistance Internationale veut regrouper tous ceux qui veulent en finir avec ce système d’exploitation et d’inégalité, et se battre pour une alternative à la mondialisation capitaliste *. L’Union Européenne est actuellement présidée par la Belgique. C’est donc la cible des contestataires jusqu’en décembre prochain. Parce que les protestations individuelles ne suffisent pas et que la meilleure réponse à la répression est une organisation démocratique de la protestation, nous devons nous organiser en mettant sur pied des comités d’action et de mobilisation contre les prochains rendez-vous de l’Union Européenne et des autres institutions internationales.

Grâce à de tels comités nous voulons organiser les jeunes (et les moins jeunes!) au niveau local afin de mobiliser plus fortement contre les sommets de Liège, Gand et Bruxelles mais aussi pour faire avancer le débat sur l’alternative au capitalisme. En Belgique, la campagne Résistance Internationale est déjà lancée et participe à de nombreuses initiatives et luttes et des mobilisations communes sont d’ores et déjà envisagées. En nous organisant aussi au niveau international, nous pouvons créer un réel contrepoids à la dictature du marché.

Résistance Internationale se construit comme un mouvement indépendant mais pas en opposition avec les associations anti-mondialisation qui existent, nous participerons à toutes les initiatives qui peuvent faire avancer la lutte. Nous nous investirons donc aussi dans toutes les luttes qui remettent en cause le capitalisme: licenciements, écologie, racisme, OGM… *Il est possible dès maintenant de nous contacter pour rejoindre Résistance Internationale, créer un comité, recevoir la plate-forme ou simplement avoir plus de détails sur la campagne. A partir du mois de Septembre, la page 8 de l’Egalité sera entièrement consacrée à la lutte anti-mondialisation et à la campagne Résistance Internationale. Toutes les contributions sont donc les bienvenues et pourront éventuellement être publiées après discussion entre l’auteur et le comité de rédaction.

Par Virginie Prégny