Droit à l’école publique pour toutes !

Après le vote de la loi contre les signes religieux à l’école, le ministre de l’éducation nationale a présenté un projet de circulaire, qui détaille les modalités d’application de la loi. Bien loin de régler les problèmes par la loi, la circulaire ouvre la voie à encore plus d’inégalités et de discriminations. Sont interdits, les signes et tenues  » dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse « . En revanche, le port du bandana est autorisé s’il n’est pas revendiqué comme un signe religieux ! Enfin, les tenues traditionnelles sont elles aussi autorisées.

Article paru dans l’Egalité n°107

Si la circulaire est appliquée cela va créer d’énormes disparités entre les établissements et va empirer la situation actuelle. Dans tel collège on ne pourra porter aucun couvre-chef, alors que dans tel le bandana sera accepté (pour toutes les filles ou seulement pour celles qui n’ont pas l’air d’être musulmanes ?!) Cette circulaire vient confirmer ce que nous avons toujours dit : cette loi est discriminatoire et raciste, et est dirigée essentiellement contre les jeunes filles musulmanes.

Faute d’avoir voulu engager un combat frontal contre cette loi et contre le gouvernement qui l’a décidée, le collectif  » une école pour tous-tes  » (auquel nous participons) se retrouve aujourd’hui sans réelle stratégie pour défendre les nombreuses futures victimes de la loi. Que ce soit au niveau local ou national, ce collectif a quasiment stoppé toute activité dès lors que la loi a été votée, alors qu’il fallait expliquer que c’est sur le terrain qu l’on pourrait empêcher son application. Il faut continuer d’expliquer le sens de cette loi et ses dangers, et surtout se préparer à soutenir les filles qui se verront exclure pour des motifs bidons : bandana trop large ou trop long, nuque trop couverte…car ce ne sont pas non plus les organisations musulmanes comme l’UOIF (Union des organisations islamiques de France) qui le feront, car elles ont déjà dit qu’elles feraient appliquer la loi.

Ce qui menace l’école c’est la pénurie de moyens humains et matériels, pas les filles qui portent le voile. Défendre ces filles c’est défendre le droit à l’école publique pour tous, le droit à la liberté de conscience et d’expression et refuser le racisme.

Par Virginie Prégny