Cela fait des années que les étudiants de notre organisation sœur en Belgique (Mouvement pour une alternative socialiste, MAS) mobilisent dans les universités contre la baisse des aides sociales, contre la privatisation de l’enseignement supérieur, contre le racisme et le fascisme, contre la guerre…
Article paru dans l’Egalité n°107
Leurs campagnes recueillent de plus en plus d’échos et il semblerait que cela ne soit pas du goût des autorités universitaires. Tant à Anvers (UA), à Bruxelles (ULB) et Gand (UG), nos camarades sont l’objet d’une campagne de diffamation qui, par hasard ou non, est menée quasi de concert sur les 3 universités par les autorités académiques.
A l’ULB (l’université de Bruxelles), le président de EGA (Etudiants de gauche actifs), Karim Bricki, est convoqué devant le recteur suite à un incident qui s’est produit lors de la journée d’accueil des futurs étudiants (le 18 février) entre des membres EGA et le vice-recteur André Nayer. Ce jour-là, EGA a tenu un stand politique, en distribuant un tract contre la déclaration de Bologne, pour protester contre cette ‘journée spéciale’ autour de la déclaration de Bologne. Karim est accusé d’avoir lancé un “ crachat de mépris “ en présence de M. Nayer. Les autorités académiques de l’ULB manipulent les faits afin de calomnier notre cercle et éventuellement de trouver les arguments pour empêcher les élus d’EGA de siéger aux différents conseils universitaires. De plus, la sécurité avait reçu des consignes claires ce jour-là qui consistaient à empêcher toute activité politique des étudiants !
A l’Université d’Anvers, les autorités ont même à deux reprises envoyé la police contre nos membres qui ont tenu un stand politique. Alors qu’elles n’hésitent pas à donner des locaux au NSV, qui est une organisation étudiante liée au Vlaams Blok (organisation néo-fasciste). A l’Université de Gand, EGA a vu sa reconnaissance suspendue pendant un mois (entre le 10 mai et le 10 juin), suite à une plainte déposée par rapport à une action antiraciste, à laquelle nos camarades ont participé, contre un débat des fascistes.
Cette campagne d’intimidation n’est pas un hasard !
Cette campagne de diffamation et d’intimidation rentre dans la logique de l’application de la déclaration de Bologne en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre. En effet, tant pour les étudiants que pour les membres du personnel, ces décrets préparent l’enseignement supérieur (hautes écoles inclus) à être privatisé.
La déclaration de Bologne vise le remodelage de l’enseignement supérieur d’après l’exemple anglo-saxon. Autrement dit: marchandiser l’enseignement supérieur qui ne fonctionnera plus comme un service public, mais qui sera orienté envers ces étudiants plus privilégiés.
Partout en Europe, on a annoncé une hausse exorbitante des frais d’inscription. En Angleterre, les frais d’inscription peuvent dorénavant s’élever à 5000 euros. Il y a quelques mois, des économistes ont suggéré d’élever les frais d’inscription à 4000 ou 6000 euros à rembourser après les études.
EGA-ALS est la seule organisation étudiante en Belgique qui s’oppose ouvertement à cela et qui organise activement les étudiants contre les assainissements dans l’enseignement. EGA a aussi mené des campagnes contre les affiches sexistes sur les campus et contre le racisme et le fascisme (en organisant par exemple chaque année une manifestation anti-NSV), et était aussi à la base du comité anti-guerre à l’ULB qui a réussi à mobiliser des milliers d’étudiants et de lycéens dans des actions anti-guerre.
Ce qui arrive à nos camarades belges n’est malheureusement pas une exception . On en a eu un exemple à Nanterre lors d’une occupation de l’université par des étudiants en lutte, qui se sont faits matraqués et gazés. Avec les lois Sarkozy et Perben 2 de telles actes pourraient aussi arriver sur les campus français. Face à de telles menaces c’est la clarté de nos revendications et le caractère démocratique de nos luttes qui nous permettront de riposter, comme le font nos camarades de EGA-ALS en Belgique.
Liberté d’expression politique sur les universités !
Pas de présence policière sur nos campus !
Non à la déclaration de Bologne, pas d’enseignement élitiste, pour un enseignement gratuit et accessible à tous et à toutes
N’hésitez pas à envoyer des messages de soutien au journal, nous ferons suivre !
Par Virginie Prégny (d’après l’article de Emiel NACHTEGAEL)