La Chine est au bord de la déflation. La faiblesse de la relance de son économie après la levée des politiques anti-Covid, les problèmes structurels qu’elle rencontre ainsi que la crise politique au sein du Parti communiste chinois (PCC) ont entraîné une baisse de la consommation par peur de l’avenir. Cela a entraîné une première baisse des prix, d’abord dans l’alimentaire (–1,7 %). Jumelée avec un éclatement de la bulle spéculative de l’immobilier, l’instabilité de l’économie chinoise représente un risque majeur de recul de l’économique mondiale.
Avec la hausse des taux d’intérêts des banques centrales, à commencer par celle des Etats-Unis, le taux d’emprunt augmente, et les investissements dans l’immense secteur immobilier chinois sont impactés. La dette de ce secteur est titanesque, 490 milliards d’euros uniquement pour les deux géants Evergrand et Country Garden. N’arrivant plus à payer les intérêts, c’est le système financier qui est menacé. Cette situation fait chuter l’achat des biens immobiliers et donc diminue le carnet de commandes de ces grands trusts. Les capitalistes occidentaux sont inquiets d’un risque de contagion mondiale.
Tensions croissantes
La politique internationale chinoise de ces dernières années consiste à s’implanter dans les marchés des pays émergents et étendre son influence afin de contrôler les matières premières et donc la production des biens essentiels à échelle mondiale. Le Quad, alliance diplomatique entre l’Australie, l’Inde, le Japon et les États-Unis, cherche à développer de nouvelles voies commerciales autour de l’Inde, qui prend une place de plus en plus importante dans l’économie mondiale à côté de la Chine, notamment dans le domaine des technologies et des services et fait concurrence directe à la « nouvelle route de la soie » chinoise.
La crise économique qui menace la Chine depuis les années Covid va accroître la crise politique au sein du PCC. Ainsi, les bureaucrates du PCC essaient de cacher sous le tapis le chiffre explosif du chômage des jeunes que l’institut national des statistiques ne donne plus. L’enjeu pour Xi Jinping est de relancer l’économie chinoise pour rester à la tête du PCC. Cela entraînera un durcissement des politiques anti-ouvrières, des conditions de travail, et une baisse générale du niveau de vie de la population chinoise.
Mais la massive classe ouvrière chinoise a commencé à bouger suite au Covid. Elle ne doit pas laisser son avenir aux mains des bureaucrates du PCC qui défendent leurs propres intérêts et ceux de leurs capitalistes. Les travailleurs et les jeunes en Chine doivent s’organiser pour prendre en main l’économie du pays notamment par une véritable mise en propriété publique des grands groupes et du système bancaire sous le contrôle démocratique de la population. Une nécessité aussi pour empêcher les conflits potentiels entre forces impérialistes occidentales et orientales. Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !
Par Skàld, article paru dans l’Égalité n° 218