Algérie : scandale à l’établissement hospitalier d’Ilmaten

La semaine dernière, les villageois du village Fenaïa Ilmaten, Daira d’El-Kseur dans la Wilaya de Bejaia, ont procédé à un blocage au niveau de l’hôpital après que deux personnels femmes ont courageusement dénoncé les agressions, le harcèlement sexuel et moral, les abus de pouvoir, les conditions de travail exécrables ainsi que la corruption pratiquée par le directeur de l’hôpital Mohamed Ben Si Amara. Ce dernier a donné le coup de grâce suite aux mesures de confinement prises par le gouvernement à cause du Covid-19. En effet, il a suspendu de manière injuste une travailleuse mère célibataire, soucieuse de nourrir ses enfants à l’heure du midi, sous prétexte qu’elle s’était rebellée contre la fermeture du portail de l’hôpital aux pour les personnels à l’heure du déjeuner. Alors que lui sortait et rentrait sans respecter les mesures de confinement !

Selon l’une des victimes de harcèlement sexuel, il profitait de ces mesures de confinement et de l’heure du midi pour faire du chantage à l’emploi à certaines. Certains autres personnels, hommes et femmes, qui fermaient les yeux sur ses agissements par peur de perdre leur poste.

Au moment de le dénoncer à la direction du syndicat SNAPAP (Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique), le secrétaire général Amirouche Yaya a refusé de les entendre et de se solidariser au nom du syndicat, et a en plus de cela accusé la victime de s’habiller de manière provocatrice ! En agissant ainsi ce faux syndicaliste a choisi le côté du patronat !

Une attitude honteuse et révoltante !

Le directeur de l’hôpital, actuellement suspendu par la DRH de la DSP (Direction de la Santé et de la Population), s’est déjà fait entendre à cause de ses antécédents de harcèlement sexuel et moral au sein de l’hôpital public de Larbaâ Nath Irathen (Tizi-ouzou), qui n’ont pas eu de suite judiciaire, mais uniquement une mutation.

Y en assez ! Assez que les patrons se croient tout permis avec les travailleurs et les travailleuses, assez que certains syndicats, censés être des instruments de lutte pour les droits des travailleurs et des travailleuses se retrouvent aux mains de dirigeants corrompus et manipulés !

Il faut que les travailleurs s’unissent pour lutter ensemble pour un environnement de travail sûr pour toutes et tous, avec des salaires égaux et meilleurs et de bonnes conditions de travail. Y compris si cela doit passer par la construction d’un nouveau syndicat, démocratique et combatif, qui lutte pour les droits des travailleurs, et donc pour les droits des femmes.

Mina Boukhaoua