89 sièges pour le RN : la dangereuse avancée de l’extrême droite

Le nombre de sièges occupés par l’extrême droite bat des records. En cinq ans, le Rassemblement National est passé de 8 sièges à 89. Un nombre inquiétant qui peut refléter la montée de l’extrême droite que l’on peut observer dans notre pays, mais le RN n’est aussi haut que grâce à sa campagne orientée sur des thèmes sociaux, comme le pouvoir d’achat. Il y a aussi eu le report des voix de la droite des macronistes, et également au profil électoral anti Macron, avec des sujets sociaux de façade.

Cette montée de l’extrême droite n’est pas étonnante. Ces cinq dernières années, le gouvernement de Macron n’a rien fait pour s’y opposer. Au contraire, il l’a aidé. Souvenons-nous du débat entre Marine Le Pen et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, où ce dernier lui reprochait d’être « trop molle » sur la question de l’Islam. Il y a aussi eu la loi contre le séparatisme, portée par ce même ministre. Le refus d’« Ensemble ! » d’appeler à faire barrage au RN lors des législatives, en considérant la NUPES comme un extrême tout aussi dangereux, est un autre exemple.

Mais en plus d’un gouvernement conciliant avec l’extrême droite, le rôle des médias est indéniable. Le débat public a été, ces dernières années, monopolisé par des idées d’extrême droite. Les discussions sur les plateaux télé ne portaient que sur des thématiques comme l’Islam, l’immigration… CNews en est un bon exemple. En faisant régulièrement intervenir Éric Zemmour, cela n’a fait que donner plus de pouvoir et d’influence à cet homme et ses idées. Ainsi, aux élections présidentielles, il faisait un score de 7 %. Un résultat faible, mais plus élevé que beaucoup de partis traditionnels.

La gauche traditionnelle a perdu en influence et mobilise désormais beaucoup moins chez les travailleurs. Le score très faible qu’ont fait le PS, EELV et le PCF montre la perte d’influence de la gauche traditionnelle.
Face à cette période de crise du capitalisme, l’extrême droite utilise les immigrés comme bouc émissaire. Le RN se prétend aussi du côté des travailleurs et cherche depuis quelques années à se donner une image sociale alors que son programme se retrouve plus facilement en Macron : baisse temporaire de la TVA plutôt que blocage les prix et hausse des salaires. Aucune de leurs mesures ne s’en prend jamais aux intérêts des capitalistes.

L’extrême droite défend une politique ultralibérale et ne sert pas les intérêts des travailleurs. Elle sera en difficulté vis-à-vis de son électorat quand on verra ce qui est voté.

Ce nombre de députés permet d’accorder davantage de pouvoir à l’extrême droite, alors que ce même groupe reste fragile, sans vraiment de militants. La seule issue face à tout cela, c’est la lutte contre le RN et ses idées, et lutter pour les intérêts de tous, jeunes, précaires, tous les exploités !

Par Jophiel Barcelo, article paru dans l’Egalité n°211