15 000 à Liège, ce n’est qu’un début…

La présidence belge de l’Union Européenne va être l’occasion de manifester une fois de plus notre colère à l’égard du système que nous subissons. La première manifestation qui a eu lieu le 21 Septembre à Liège a rassemblé 15 000 personnes des syndicalistes et des jeunes.

Article paru dans l’Egalité n°90

Nos camarades Belges, Français et Allemands de Résistance Internationale ont joué un rôle important dans la mobilisation et dans l’encadrement de cette première initiative de masse, et ont organisé une réunion le jour même à laquelle ont participé des dizaines de jeunes motivés pour continuer le combat. Ce n’était qu’un premier pas vers d’autres actions qui auront lieu en Belgique au cours des 6 mois que durera la présidence de l’UE par la Belgique.

Si les attentats ont changé la donne politique, la donne sociale, elle, reste inchangée et s’est même empirée. Parce que l’UE est une des instances décisionnelle du capitalisme au même titre que le FMI, l’OMC ou le G8 nous devons nous opposer à la tenue de ces réunions qui n’ont d’autres buts que d’attaquer les acquis des travailleurs, tout rentabiliser à tout prix (au mépris de la sécurité et de la santé des gens et de la planète).

Comme à Göteborg et à Gênes la mobilisation promet d’être massive. La répression qui avait frappé la manifestation de Gênes visait en fait à criminaliser le mouvement et à envoyer un avertissement aux jeunes et travailleurs qui se sont mobilisés afin de les dissuader de continuer de contester l’ordre capitaliste. Ne les laissons pas se réunir impunément !

…Continuons le combat !

Il y a une nécessité vitale pour le mouvement anti-mondialisation de se construire sur des bases claires, indépendantes de tous les gouvernements pour amplifier la résistance à leur ordre mondial. C’est l’objectif de Résistance Internationale. Nous participerons aux initiatives lancées par des associations comme ATTAC mais nous nous impliquerons aussi dans toutes les luttes sociales en cours et à venir. Dans la lutte des hospitaliers, par exemple, notre volonté est de démontrer comment les directives européennes de baisse des budgets publics créent des situations inadmissibles (les patients anglais vont se faire opérer en France, recours à des infirmières espagnoles pour palier le manque criant de personnel…). Cela est à mettre en parallèle avec la politique de l’OMC dont le but est de faire rentrer dans le secteur marchand tous le secteurs qui y avaient échappé jusque là : éducation, santé, retraites…Ce projet nommé AGCS (accord général sur le commerce et les services) prévoit d’atteindre son but d’ici 2010 (il ne nous reste que 8 ans !).

Pour s’en prendre à cette logique de rentabilisation à tout prix, réclamer un simple « contrôle citoyen » sur l’OMC ou le FMI ne suffit pas car ce n’est pas cela qui remettra en cause l’organisation de la société et de l’économie. Résistance internationale se bat pour que le mouvement anti-mondialisation s’étende à une échelle de masse pour redéfinir les priorités sociales et économiques dans un système réellement démocratique dirigé par et pour le plus grand nombre. Pour cela, il faut s’en prendre au capitalisme et pas seulement à ses conséquences. Ce n’est que dans une lutte globale alliant jeunes, travailleurs, chômeurs… de tous pays que l’on pourra créer le rapport de force nécessaire au renversement du capitalisme.

C’est dans cette optique que RI participera aux mobilisations à venir, en s’adressant à tous ceux qui veulent en finir avec ce système et sont prêts à se mobiliser. Cette mobilisation se fera à plusieurs niveaux. D’abord localement, en créant des comités de RI dans le maximum de villes, pour rassembler ceux qui veulent lutter avec nous (qu’ils soient membres de la Gauche Révolutionnaire ou pas). En coordonnant, au niveau national les actions des comités locaux. Et enfin, au niveau international en relayant les initiatives prises par les comités de RI dans les autres pays et en y participant. Nous ne voulons pas créer de simples groupes de discussion, la vocation première de RI est l’action, mais pas l’action pour l’action, l’action directe, réfléchie et organisée pour un maximum d’efficacité et de sécurité. RI se doit donc aussi d’être le plus démocratique possible en permettant au maximum de personnes de participer aux actions et aux débats, de faire des propositions et de contrôler à tout moment ce qui se passe à tous les niveaux (financier, décisionnel, organisationnel…).

Par Virginie Prégny