Victoire des Hyatt après trois mois de lutte !

48419150_1962375264069493_5355211180249972736_nÇa y est ! Il aura fallu 87 jours de grève pour que les travailleurs du Palace luxueux Paris Hyatt Vendôme gagnent ! Commencée le 25 septembre, la lutte a été terminée avec une réunion de négociations le vendredi 21 décembre. Après deux mois où la direction de cet hôtel d’ultra-riches a fait la sourde oreille, prétendant ne pas vouloir discuter des revendications des camarades !

Les grévistes ont gagné :

  • l’alignement des salaires sur les salaires les plus élevés dans le groupe, pour les salariés en sous-traitance, comme pour les embauchés
  • d’avoir des délégués syndicaux dans l’hôtel (et non pas des délégués « centraux » pour la sous-traitance)
  • un statut collectif pour les salariés en sous-traitance bien supérieur aux minima conventionnels de l’hôtellerie/propreté qui les suivra en cas de changement de prestataire

Cela n’a vraiment pas été une mince affaire. Tout au long de la grève, les camarades ont eu à subir le harcèlement de leur direction (une déléguée a reçu des seaux d’eau sur la tête, lancés lâchement depuis les fenêtres de l’hôtel), le harcèlement policier (les grévistes ont eu à subir des « nasses » par les CRS), et même la répression physique (plusieurs grévistes ont été blessés suite à des agressions de vigiles privés, deux ont dû être emmenés aux urgences) ; sans compter le mépris des très riches de la Rue de la Paix ou plus exactement Rue des Milliardaires.

Aujourd’hui les grévistes n’ont pas obtenu satisfaction sur l’internalisation des salariés : l’embauche directe par le Palace, des femmes et valets de chambre et de tou-te-s les travailleurs du nettoyage. Néanmoins la victoire sur les délégués du personnel a empêché un immense recul pour les salariés. En effet, les ordonnances Macron prévoyaient que les salariés en sous-traitance aient des délégués du personnel uniquement au niveau de l’ensemble de leur entreprise.C’est à dire des délégués complètement détachés, censés être au fait des conditions de travail de milliers de salariés… (on voit bien la porte ouverte à la corruption, non?). Les camarades gardent donc leurs délégués, des travailleurs de leur hôtel, comme eux, sous-traités ou pas ; et gagnent des augmentations de salaires et de statut. Une belle victoire pour les fêtes ! Et aussi, un magnifique pied-de-nez à Macron !

Et une nouvelle preuve, s’il en fallait, que le syndicalisme de classe, l’unité et la détermination dans la lutte paient, même quand on est un groupe de femmes de chambre qui défient la Rue des Milliardaires.

Et pour conclure, nous nous permettons de reproduire les mots d’Éric, délégué CGT de l’hôtel Holiday Inn Porte de Clichy (qui avaient remporté une victoire fulgurante après quatre mois de grève en février 2018) : « Aujourd’hui souffle un vent de fierté de dignité d’avoir mené à terme cette belle lutte qui aboutit à une très belle victoire. Cela donnera la motivation et la détermination à tous ceux qui sont dans une situation similaire à allumer le flambeau de la lutte et la victoire est toujours belle malgré la souffrance et les obstacles qu’on peut rencontrer. Toutes mes félicitations chers camarades et vive la lutte. »

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Cécile Rimboud