La Macronie en crise, combien de temps tiendront-ils encore?

p3 stop macronAffaires, scandales, démissions en pagaille… Macron-Philippe ont de plus en plus de mal à cacher leur faiblesse. Ils ont eu un mal fou à former le nouveau gouvernement. Ils n’ont trouvé personne d’autre pour le ministère de l’Intérieur que Castaner, suffisamment aux ordres puisqu’il était chef d’En Marche. Sous le règne du Président des riches, on n’avait jamais eu autant de millionnaires au gouvernement, et la tendance continue : après Pénicaud, ministre du « travail »-DRH, voilà Wargon, secrétaire d’État à la « transition écologique »-responsable «comm» chez Danone (voir page 8). Macron continue à s’assurer que la petite équipe à sa botte sera entièrement dévouée au service des ultra-riches et des multinationales.

Article publié dans l’Egalité 192

LREM : les rats évacuent en masse

Gérard Collomb est, pour l’instant, le dernier rat-ministre à avoir fui le gouvernement. C’est déjà le septième en moins d’un an et demi. Avant lui il y a eu Nicolas Hulot (voir l’Égalité n°191), Laura Flessel (sports, qui a démissionné soi-disant pour des raisons personnelles, en réalité pour une affaire de fraude fiscale), François Bayrou, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez (tous les trois mis en cause dans l’affaire des emplois fictifs au MoDem) et Richard Ferrand (mis en cause dans l’affaire sur des transactions immobilières des Mutuelles de Bretagne – pas de panique pourtant, il a été nommé à la tête de l’Assemblée nationale en septembre). Voilà la « République » selon Macron : celle des riches au-dessus des lois, des politiciens corrompus mais jamais inquiétés, des élus aux ordres, et des petites frappes comme Benalla, qui s’est promené partout avec une arme sur lui sans jamais en avoir eu le droit et qui se dit fier d’avoir tabassé deux manifestants en mai.

De plus en plus fragile

Ça grogne aussi dans les rangs des députés-caniches LREM. Les promesses de renouveau et de changement de méthodes sont déjà brisées. Frédérique Dumas, députée du 92, en quittant le groupe En Marche à l’Assemblée, a ainsi dénoncé l’autoritarisme macroniste : « Être écouté, voire entendu, faire bouger les lignes est tout simplement impossible (…). Même donner un avis est vu comme une fronde s’il n’est pas conforme ». Tout cela tient encore debout, mais c’est extrêmement fragile. Macron n’a jamais eu de soutien de masse, mais le peu dont il pouvait bénéficier s’effrite à vitesse grand V. C’est pour cela qu’il a recours à des méthodes très autoritaires, à la fois contre ses opposants politiques (France insoumise avant tout) mais aussi contre tou-te-s celles/ ceux qui luttent contre sa politique (étudiants condamnés à de la prison pour avoir participé à une AG à Nanterre, procès contre des syndicalistes combatifs à La Poste, harcèlement policier sur les piquets de grève comme à Hyatt, etc). Le caractère extrêmement dur et systématique de cette répression trahit leur fébrilité.

Crise de la classe dirigeante

C’est bien l’ensemble de la classe dirigeante qui est confrontée à une crise politique. Macron est, oui, leur meilleur serviteur, mais c’est aussi le seul ! Les partis pro-capitalistes du PS au FN sont tellement discrédités qu’ils seraient incapables de fournir eux-mêmes un régime plus stable pour appliquer le programme des capitalistes : privatisations massives, destruction des droits des travailleurs…

C’est bien pour cela que les médias des capitalistes soutiennent Macron comme un seul homme et sans réserves… Il faut pourtant croire que ce n’était pas encore assez puisqu’il a carrément fait fermer la salle de presse de l’Élysée. Lénine soulignait que l’un des indices d’une situation révolutionnaire était la « crise de la politique de la classe dominante, qui crée une fissure par laquelle le mécontentement et l’indignation des classes opprimées se fraient un chemin. » La fissure commence à être de taille et le moment est plus que propice pour engager la discussion sur le type de gouvernement dont nous avons besoin, nous : un gouvernement des travailleurs, dédié à servir les intérêts de la grande majorité opprimée de la population. Car même si nous n’en sommes pas là, « l’ancien gouvernement ne « tombera » jamais, même à l’époque des crises, si on ne le « fait choir » ».

Par Cécile Rimboud