Algérie, grève de masse des travailleurs pour que le système dégage

algerieCela fait près de 10 mois que les Algériens et Algériennes persévèrent dans leurs manifestations et sont déterminés à faire dégager le système qui reste scotché au pouvoir. Les tentatives du gouvernement pour diviser le Hirak (« le mouvement ») ont été nombreuses : arrestations arbitraires des manifestants, interdiction de toute sorte de rassemblement collectif, interdiction de critiquer le vote, attaque homophobes, insultes, racisme anti-kabyle… Elles n’ont pas marché et semblent renforcer le mouvement plus que de le diviser.
Le vendredi 6/12 plusieurs appels à la grève générale ont étés lancés par des travailleurs de l’UGTA, appuyés par les syndicats autonomes afin de la commencer le 8 décembre jusqu’au 12, le jour du vote.
Dans la matinée du 8 décembre, Bejaia et Tizi-Ouzou ont suivi l’appel à la grève générale, tous les commerces ont été fermés, suivis par les entreprises publiques et privées telles que Cévital (propriété du milliardaire Rebrab qui se prétendait favorable au Hirak) où en premier lieu la direction a refusé le droit à la grève aux travailleurs. Il a fallu organiser une marche en direction de l’entreprise pour déclencher la grève et faire sortir les travailleurs… Sonatrach, le port de Bejaia, Naftal, ADE, Candia, Soummam ainsi que les banques (CPA) et les établissements scolaires et l’université de Bejaia, tous étaient en grève.
Elle s’est également étendue à Alger, Bouira, Tlemcen, Boumerdes, Sétif, Batna, Bordj Bou Arreridj, Bordj Menael avec des marches populaires improvisées, qui rappelons-le est interdit après la dernière déclaration du chef de l’état-major Gaid Salah.
Le mouvement de protestations et de grève touche également les jeunes et les étudiants, l’université d’Alger-centre, Bab Ezzouar, où les étudiants se sont enfermés dans les facultés en protestation, l’université de Bejaia, l’université de Tizi-Ouzou, l’université de Annaba, l’université de Mostaganem, l’université de Bouira, l’EPAU (école polytechnique d’architecture et d’urbanisme), et l’école nationale supérieure des travaux publics ont étés fermés et ont organisés des AG malgré les tentatives d’intimidations de la milice du gouvernement de Gaid Salah. Et cela se poursuivra jusqu’à la journée du 12/12.

Mina Boukhaoua