Sur fond de crise en Turquie, les agressions continuent au Rojava

La crise sanitaire du COVID-19 qui sévit sur le territoire turc depuis le mois de mars souligne la gravité de la crise économique qui ravage le pays depuis ces cinq dernières années. En effet, le FMI prévoit une contraction du PIB à hauteur de 5 % et un taux de chômage à 17,2 %, des taux jamais atteints jusqu’alors. Une très forte récession est attendue en Turquie avec notamment la chute du tourisme, qui a rapporté plus de 31 milliards d’euros au pays l’an dernier mais qui, aujourd’hui, est fortement pénalisé par la suspension des vols depuis deux mois.

Malgré cette crise, la Turquie est plutôt préoccupée par le sort de la Syrie. En effet, la Turquie continue de frapper le Nord de la Syrie mais de manière à viser l’approvisionnement en eau et en aliments de la région. Les frappes turques visent essentiellement le réseau de distribution d’eau, les lignes électriques tout en brûlant au passage les champs agricoles. En conséquence, des centaines de milliers de personnes n’ont pas eu accès à l’eau pendant plusieurs semaines, les champs n’ont pas été irrigués, les habitants n’ont eu d’autre choix que de vendre leurs biens pour s’approvisionner en eau et en aliments. La Turquie a véritablement créé une crise humanitaire.

Toutes ces agressions impérialistes traduisent la volonté de la Turquie d’Erdoğan d’envahir la région et d’asseoir son autorité face à une Syrie totalement déstabilisée et dans lesquelles toutes les puissances impérialistes tiennent à récupérer une part du gâteau.

Nazim

Article publié dans l’Egalité 200