Succès pour les postiers des Hauts de Seine mais la direction de la Poste continue de réprimer les grévistes

poste92Les postiers des Hauts-de-Seine ont enfin gagné sur l’essentiel de leurs revendications : titularisation des précaires, délais de 12 mois pour la restructuration qui devrait entraîner des suppressions d’emploi. La grève s’était partiellement étendue à d’autres bureaux de poste en Ile-de-France, comme en Essonne en particulier à Epinay-sur-Orge (59 jours de grève) ou à Paris intra-muros (Paris 15) sur leurs propres revendications

La direction ayant joué le pourrissement du conflit, la lutte aura donc duré 173 jours (près de 6 mois !). Cette grève est la plus longue qu’aura connue la Poste malgré la répression de la part de la direction et de l’État, avec la complicité de certaines organisations syndicales, à laquelle ont dû faire face les grévistes : intimidations, calomnies et fausses accusations, procédures disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement ou à la révocation, paie à zéro euros, interventions policières contre les piquets de grève, convocation au commissariat et même à la Sureté du territoire (anti-terrorisme !) et gardes à vue…

Une procédure disciplinaire ayant pour objectif la révocation du responsable départemental de SUD-PTT à Paris – Olivier Rosay – a été ouverte pour son soutien à cette grève exemplaire ainsi qu’à celle des postiers de Paris 7 qui avaient refusé de distribuer les tracts du FN. Le conseil de discipline aura lieu le 31 juillet. Un rassemblement de soutien est prévu dès 13h00 devant le 100 rue Maurice Arnoux à Montrouge.

La Poste craque de partout… les postiers résistent !

Mais il n’y a pas que dans les Hauts-de-Seine ou à Paris que les postiers en ont marre et qu’ils se mettent en grève, parfois soutenus par des collectifs d’usagers. Depuis le début de l’année, il y a eu des grèves de plusieurs jours voire plusieurs semaines dans une soixantaine de villes(*), dans des bureaux de postes ou dans des centres de tri. A Ajaccio, en Corse, le mouvement en est à plus de 70 jours de grève, la direction a essayé de monter un centre de distribution parallèle en mobilisant des cadres et en embauchant des CDD et des intérimaires, sans grand succès, ça s’improvise pas d’être postier, Partout les directions départementales de la Poste jouent le pourrissement et la répression face aux postiers combatifs qui tentent de résister à la dégradation de leurs conditions de travail dues aux restructurations et réorganisations, à la suppression d’emploi (89.000 postes supprimés en 10 ans) ou à l’accroissement du nombre de précaires corvéables et jetables à merci…

A l’instar des cheminots, des intermittents ou des salariés du privé en lutte, par leur combativité, les postiers prouvent la disponibilité des travailleurs et des travailleuses pour un véritable mouvement de résistance à la politique du gouvernement Hollande-Valls-Gattaz. Ce qu’il manque encore aujourd’hui, c’est une véritable stratégie syndicale pour s’y opposer réellement tous ensemble.

Non aux restructurations et à la dégradation des conditions de travail

Pour des embauches massives de postiers afin que la Poste puisse rendre un service de qualité

Pour la titularisation de tous les précaires

(*) à Montauban, à Nantes, à Peyrehorade, à Questembert et à Bubry, à Créteil, à Hyères, Ajaccio, à Aubigny-sur-Nère , Decazeville, à Rodez, à Nancy, à Faverges, à Saint-Nazaire, Vierzon et Sancerre et plus largement dans le Cher, à Mont-de-Marsan, dans le Pays Basque, à Nogent-sur-Seine, à Villard-Bonnot, à Crèvecœur-le-Grand, à Latresne, à Estrées-Saint-Denis, à Narbonne, à Lourdes, à Saint-Germain du Puch, à Saint-Gaultier-Argenton, à Bretenoux, à Fouesnant, à Cavaillon, à Lormont, à Calvi, à Espalion, Quimperlé et Moëlan-sur-Mer, La Madeleine, à Grenoble, à Chauny, à Albi, à Antibes-Juan-les-Pins, à Saint-Médard-en-Jalles, Carbon-Blanc, Cahors, Digne-les-Bains, à Céret, Labège, La Vallette et à la Seyne, à Castillon, à Bagnères-de-Luchon, à Luzenac, à Ribemont, à Mulhouse-Dornach, à Blain, au Havre, à Agen, à Bellême…