Risques de famines : le chaos du capitalisme

Selon l’OCDE, entre 1960 et aujourd’hui, la population mondiale a doublé et la production alimentaire, quant à elle, a triplé ! Nous produisons suffisamment de nourriture pour nourrir tout le monde. S’il y a aujourd’hui des risques de famines dans pleins d’endroits du monde, c’est parce que le fonctionnement du capitalisme créé artificiellement ces difficultés, au profit de quelques-uns.

La concurrence sur le marché à l’origine du chaos

Depuis le début du conflit en Ukraine et la chute de 30% de la production du blé dans ce pays (7ème producteur mondial), l’Inde (3ème exportateur mondial) a décidé de limiter drastiquement l’exportation de blé pour protéger ses marchés, faisant atteindre le prix de la tonne à un record de 460 dollars courant mai – soit plus du double par rapport aux trois dernières années.

Ce prix est aussi lié au fait que le secteur de l’assurance spécule sur la situation et se sert à hauteur de 10% sur la tonne « à cause de la guerre ».

2,37 milliards de personnes, soit une sur 3, sont en situation d’insécurité alimentaire modérée à grave. La famine menace des pays entiers comme la Sri Lanka ici.

La crise climatique se combine

Ne trouvant plus assez d’exportateurs, les capitalistes se tournent vers l’Amérique Latine. Mais le réchauffement climatique dérègle totalement la production dans certaines régions du monde. C’est justement le cas de l’Amérique Latine. Les récoltes n’ont pas été à la hauteur à cause de la météo ; l’Argentine a perdu 8 % de sa surface agricole avec la sécheresse. La demande n’est pas satisfaite. En Afrique de l’Est, les saisons des pluies sont absentes depuis maintenant 4 ans. La production alimentaire est donc à l’arrêt et les évolutions du commerce mondial ne permettent pas à ces États d’importer suffisamment. L’aide humanitaire a débuté en Éthiopie, au Kenya, en Somalie…

Stopper le chaos par la reprise en main de la production

Il est probable qu’on verra des manifestations ou émeutes de la faim, car l’Humanité est mise en danger par la spéculation des capitalistes qui accaparent les stocks. Cette colère doit s’exprimer vers un programme révolutionnaire et socialiste, car sur le fond, c’est le fonctionnement même du capitalisme qui est remis en cause.

La production de nourriture est la base des sociétés humaines. Il faudra prendre en main le secteur de l’alimentation en expropriant les gros propriétaires, pour le passer sous le contrôle démocratique des populations ; mais aussi en nationalisant les multinationales de la grande distribution alimentaire pour contrôler et planifier le secteur. On pourra dès lors répartir la terre, en interdire son achat ou sa vente pour que la production de nourriture alimente enfin toute la population, et pas les profits !

Par Yohann Bis, article paru dans l’Egalité n°211