Rénovation urbaine, qu’en est-il au bout de 20 ans ?

Depuis 2004, la politique de rénovation urbaine en France est portée par l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), mise en place par Jean-Louis Borloo, alors ministre délégué à la ville. Ce programme avait pour but de diversifier les logements au sein d’un quartier, de créer des équipements publics et des commerces et de désenclaver le quartier. Cela a eu pour effet de démolir 164 000 logements sociaux dans les Quartiers prioritaires pour n’en reconstruire que 142 000, principalement en dehors des quartiers. Alors que nous devrions augmenter le nombre de logements sociaux au vu de la crise actuelle du logement, cette répartition a eu aussi pour effet de déraciner des habitants liés à leur quartier ou de les obliger à se reloger dans le privé, à des prix inaccessibles aux revenus modestes. De plus, la mixité sociale souhaitée n’a pas eu les effets espérés.

Si une part des nouveaux habitants a trouvé sa place dans les quartiers, une autre fraction vit hors de la vie de quartier et une majorité n’y participe « qu’à la carte », pour un service ou deux. L’aménagement du territoire ne peut être efficace sans une réflexion globale et concertée.

À la Gauche révolutionnaire, nous revendiquons un accès pour toutes et tous à un logement public décent, à prix abordable, des transports en commun publics et gratuits, ainsi qu’un re- déploiement massif de proximité de tous les services essentiels, gérés publiquement.

Les habitants doivent pouvoir prendre part pleinement aux prises de décisions sur l’aménagement et la gestion du territoire. Et non pas uniquement participer à des « consultations » ou autres sollicitations collectives qui sont la plupart du temps balayées d’un revers de main par les élus et administrations, au service des capitalistes.

164 000 logements sociaux ont été détruits dans les quartiers prioritaires

Construire des logements selon les besoins : c’est possible !

De 1983 à 1987, les habitants de Liverpool (Angleterre) ont élu un Conseil municipal travailliste, en partie dirigé par les camarades anglais de notre internationale (le CIO). Face aux politiques libérales de Thatcher, ce Conseil municipal a tenu son programme en planifiant la construction de 5 000 logements sociaux, entraînant la création de 12 000 emplois dans le secteur. Même si le Conseil municipal, soutenu massivement par la population, a été attaqué et démis par le gouvernement pro-capitaliste, des exemples comme celui-ci nous montrent que nous pouvons et devons remplacer ce système oppresseur par un monde plus égalitaire qu’est le socialisme.

Par Joachim, article paru dans notre journal l’Égalité n°221