Face à la politique du gouvernement, Montebourg tente de se démarquer avec sa règle des trois-tiers : réduire le déficit, les impôts sur les ménages et aussi sur les entreprises.
Tout d’abord on peut dire que c’est déjà une acceptation du cadre général du pacte de responsabilité qui considère qu’on aurait à payer alors que la crise est venue des capitalistes.
Si on réduit les impôts pour les entreprises et les ménages et qu’on réduit les déficits alors ça veut dire des services publics attaqués. Si des entreprises ou des secteurs sont en difficultés, les aides financières ne changent rien. On le voit bien ce sont les entreprises les plus grandes, celles du cac40 qui en ont bien profité avec 30 milliards d’euros de dividendes au 2eme trimestre 2014. Il faut nationaliser ces grandes entreprises pour garantir l’emploi sous le contrôle des travailleurs et ne pas distribuer de l’argent public au hasard.
Une baisse des impôts pour les ménages certes soulagerait une partie des classes moyennes mais annulerait surtout les dernières augmentations et ne toucherait pas les travailleurs les plus précaires qui ne payent déjà pas d’impôts. Cette politique s’apparente à une politique keynésienne (capitaliste mais redistributive d’une partie des richesses aux travailleurs pour soutenir une consommation importante) très light car ce serait surtout une baisse des prélèvements et pas une augmentation du niveau de vie.
L’allègement des impôts sur les sociétés ne permettra pas de relancer l’économie. Les carnets de commande sont vides et il y a un manque de crédits malgré l’abondance de liquidités de la BCE que gardent les banques pour spéculer. La croissance qui, selon les capitalistes créerait des emplois à partir de 1,5 point, serait la solution. Or même dans des périodes de plus forte croissance la France a perdu 300 000 emplois industriels. Dans le système mondialisé, les délocalisations se multiplient vers des pays où les ouvriers touchent un salaire de misère.
Nous voulons stopper la dégradation des conditions de vie des travailleurs, travailleuses et de leurs familles. Alors relancer la consommation puis la demande aux entreprises, ce n’est pas vraiment notre problème. Il faut prendre sur leurs profits, il faut augmenter les salaires et les minimas sociaux. En récupérant l’argent donné aux grosses entreprises et en réduisant le temps de travail sans perte de salaire ni flexibilité, il y a largement de quoi créer six millions d’emplois et augmenter les salaires…
Mais une telle politique ne permettra jamais un développement continuel du niveau de vie avec les capitalistes à sa tête. Le système capitaliste va de crise en crise et la bourgeoisie essaie toujours de se tailler la part du lion.
Par Matthias