Quelles perspectives pour les luttes ?

 megaphoneLes luttes industrielles sont nombreuses avec la crise. 320 000 emplois industriels ont disparu depuis 2008 et cela continue. Certains ont résisté jusqu’au bout comme les Continental ; après avoir été parmi l’un des moteurs du mouvement sur les retraites, mais ont dû s’incliner. Et l’on voit maintenant comment l’histoire des reclassements est une arnaque lorsque seulement environ 250 travailleurs sur plus de 1000 ont réussi à retrouver quelque chose. D’autres aussi ont lutté héroïquement comme les Petroplus de Petit-Couronne ou les Arcelor Mittal de Florange. Ils ont subi la trahison de Hollande et l’isolement dû aux directions syndicales et partis (malgré des actions publiques) qui leur ont fait attendre que tombe du ciel un repreneur qui n’est pas venu.

Les luttes dans l’automobile sont nombreuses et malheureusement des accords compétitivité emploi ont été signés le couteau sous la gorge. Le fer de lance de la lutte est bien sûr les PSA Aulnay par le caractère emblématique et l’histoire de cette usine. Il y a beaucoup de solidarité de toutes parts et leur caisse de grève importante leur permet de tenir pour le moment… mais pas indéfiniment. L’ouverture d’une chaîne de nuit à Poissy pour récupérer le travail d’Aulnay est envisagée. Il faut par la solidarité refuser cela. Les organisations impliquées dans cette lutte doivent prendre leurs responsabilités et faire tout pour entraîner les autres sites du groupe et demander le partage du travail entre tous sans perte de salaire.

Le patronat a déterré la hache de guerre, construisons la résistance

D’autres ont réussi à maintenir les emplois avec leurs propres forces et le soutien de la population comme les Goodyear et les Fralib. Mais faisant face à de nouvelles tentatives de fermeture et à un climat beaucoup plus favorable aux patrons, ils se sont engagés sur la voie compliquée de la création de coopératives, néanmoins le seul choix possible en l’absence d’un mouvement d’ensemble qui permette d’empêcher tous les licenciements et fermetures pour faire survivre l’industrie en France.

Une première journée de manifestation et de rassemblement s’est déroulé le 5 mars contre l’accord traître signé avec le patronat par la direction de la CFDT. Il facilite en effet les licenciements et les baisses de salaires sous prétexte de pouvoir rester compétitifs. La mobilisation contre cet accord ne doit pas être détachée de la lutte actuelle contre les licenciements. Des syndicalistes combatifs tentent d’unir les travailleurs, de prendre des initiatives : c’est le cas de la CGT de Goodyear, du collectif contre les patrons voyous, du collectif Licenci-elles. Il y a déjà eu plusieurs rassemblements ou actions unissant les travailleurs de différentes entreprises comme le 7 mars à Rueil, il faut amplifier les choses.

Des revendications nous unissent tous, y compris les travailleurs privés d’emploi. Il faut contrer le discours fataliste. Chacun dans son coin on n’y arrivera pas. Les syndicats ne doivent pas se contenter d’exiger que l’ANI ne devienne pas une loi, il faut qu’il y ait un appel à une première manif nationale avec grève pour faire recaler l’ANI, pour refuser les licenciements et les politiques d’austérité. Le commerce, le bâtiment, la santé et l’éducation aussi payent le prix de l’austérité. Luttons tous ensemble !

Matthias Louis