Pourquoi une grève générale est à l’ordre du jour

Infliger une défaite à Macron : l’idée est désormais dans les têtes de millions de travailleur‑ses, de jeunes et de retraité‑es. La mobilisation contre la loi Borne-Macron des retraites en est devenue l’occasion.

Début 2022, après le Covid, la situation nous a permis de respirer un peu. Mais les profits sont repartis à la hausse comme jamais, avec aucune amélioration pour nos salaires et conditions de vie ! La lutte des classes a continué de cheminer. Des grèves sur les salaires se sont déroulées pendant l’été. Et on a senti l’envie d’en découdre lors la journée de grève interpro du 28 septembre 2022, puis avec les grèves déterminées sur les salaires des raffineries en octobre ou de Sanofi en novembre-décembre. C’est cet effet d’accumulation qui explique les mobilisations de masse depuis le 19 janvier 2023 et l’expérience des grèves récentes qui s’y additionne. Une lame de fond de nos colères s’est formée.

Article paru dans l’Egalité n°215, par Leïla Messaoudi

Construire la grève de masse !

Macron n’est pas là pour céder. L’enjeu de la loi sur les retraites, c’est d’infliger une défaite aux travailleur‑ses tout en permettant aux capitalistes d’enfin se faire du fric sur les retraites. Mais si Macron est intransigeant, il est aussi fragile. C’est tout cela que les grévistes sentent, tout comme celles et ceux qui manifestent, et c’est pour cela que les manifs sont massives.

Passons à la vitesse supérieure ! Face à l’ampleur des attaques et au caractère autoritaire et répressif du gouvernement, seule une grève de masse est capable de bloquer Macron, de stopper toute sa politique et de coaguler ces courants de colère profonde qui ont surgi.

Le gouvernement ne cédera probablement pas en une journée. Et les grèves massives de 24h ne gagnent pas seules face à des contre réformes sociales. Toute une série de syndicats de secteurs, notamment ceux touchés par la fin des régimes dits spéciaux ont déjà annoncé un mouvement reconductible.

L’intersyndicale unitaire doit être ferme. Si la loi retraites n’est pas intégralement retirée le 7 mars, alors ce sera le début d’une grève nationale reconductible. Il va falloir étendre la mobilisation et structurer la grève.

Une grève générale pour dégager Macron et les capitalistes

Si tout le pays arrête de travailler et de produire, si les écoles sont fermées et une partie des commerces également, nous sentirons alors qui est essentiel pour faire fonctionner le pays et pourquoi Macron et les capitalistes eux ne nous servent à rien.
En effet, une grève générale, quelle que soit la raison qui la déclenche, pose la question de stopper le gouvernement et de le remplacer par un gouvernement réellement au service des travailleur‑ses. En grève plusieurs jours, les travailleur‑ses commenceront à s’organiser, à discuter et décider. La grève est l’affaire de tous.tes les grévistes. Il n’y pas de spécialistes, regroupons les syndiqué‑es et non syndiqué.es.dans des assemblées générales communes.

Si Macron perd cette bataille, l’heure ne sera pas à la négociation avec lui, comme le proposent déjà une partie des notables du PS, qui rêvent de retourner au pouvoir sur le dos de notre mouvement. Non, ce sera le moment de dégager sa loi et lui avec !

Avec la grève de masse, ce sont toutes nos revendications urgentes pour la hausse des salaires, le blocage des prix et l’abrogation des lois anti-chômeurs et des lois racistes qui seront sur la table.

Et pour les satisfaire, il nous faudra un autre gouvernement qui s’opposera aux capitalistes et à leurs partis, en prenant des mesures profondes contre leur domination. Tout d’abord, par la mise en propriété publique les grands secteurs de l’économie sous le contrôle et la gestion des travailleur‑ses, pour enfin décider de ce qu’on produit et à quel prix. Ce devrait être le rôle d’un gouvernement issu de la lutte, c’est à dire de ses AG, aux côtés de représentant‑es des organisations syndicales et politiques. Seul un programme authentiquement socialiste pourra permettre de mener cette confrontation contre les capitalistes… et de gagner ! C’est ce pour quoi luttent les militant‑es de la Gauche révolutionnaire.