« Que les jeunes bloquent, c’est notre hantise » disait un parlementaire de Renaissance le 10 février pour expliquer le report de la généralisation du SNU (service national universel). L’idée de cette démarche était de ne pas donner aux jeunes une autre raison de se mobiliser et de maintenir un certain calme dans les lycées. Une mobilisation massive de la jeunesse fait donc peur au gouvernement. Pourtant, la jeunesse s’engage déjà partout en France en multipliant les actions contre la réforme des retraites.
On peut notamment citer le blocage de Rennes 2, mais aussi de Sciences Po ou encore de la Sorbonne le 7 février. Cette mobilisation n’est pas limitée aux facs, on la retrouve également chez les lycéens. Le lycée Guist’Hau à Nantes a également été bloqué à cette date, et il y a aussi eu une tentative de blocage au lycée Marie Curie à Marseille, et tant d’autres. Le 16 février, à Paris, 200 étudiants ont participé à la manifestation. Et plein de jeunes viennent aux manifs de leur côté.
Si ces manifestations prennent forme au sein du mouvement actuel contre la réforme des retraites, elles traduisent aussi une colère plus globale parmi les jeunes dont les conditions de vie et d’études n’ont cessé de se détériorer depuis que Macron est au pouvoir.
Le 9 février, une proposition de loi pour garantir les repas à 1 euro pour tous les étudiants au CROUS a été examinée à l’Assemblée. Elle a fini par être refusée à une voix près : 184 voix contre, et 183 voix pour. Pourtant, la précarité étudiante reste toujours aussi forte et cette mesure aurait garanti aux étudiants de pouvoir se nourrir. Cet exemple ne fait qu’appuyer ce qu’on a déjà pu observer ces dernières années : un mépris total du gouvernement de Macron pour les étudiants !
Le salaire des jeunes travailleurs est beaucoup trop bas et ne leur permet pas d’avoir de bonnes conditions de vie. En effet, selon l’INSEE (2019), un salarié à bas salaire sur quatre a moins de 26 ans.
Dans les lycées, la réforme ainsi que Parcoursup continue de mettre à mal les élèves, qui sont sous pression constante et doivent faire face à la sélection qui ne leur garantit par l’accès à des études.
Incertains de leur avenir, sous pression, vivant dans la précarité… Les jeunes ne manquent donc pas de raisons de se mobiliser contre le gouvernement. Les jeunes ont le pouvoir, en s’unissant aux travailleurs, de changer les choses. Historiquement, des mouvements contestataires importants tels que mai 68 ont démarré grâce à la jeunesse. Comme le disait Karl Liebknecht : « La jeunesse est la flamme de la révolution » !
La réaction de Renaissance montre que la mobilisation de la jeunesse fait peur aux capitalistes. En s’alliant aux travailleurs, les jeunes peuvent changer notre société pour aller vers une société socialiste, plus juste, fondée sur la propriété commune des moyens de production et dans laquelle tout le monde peut subvenir à ses besoins ! C’est pourquoi, à la Gauche Révolutionnaire, nous appelons les jeunes à rejoindre la lutte et à se battre à nos côtés pour un monde meilleur !
Article paru dans l’Egalité n°215, par Jophiel Barcelo