Pas de guerre sans… marchands d’armes !

De tout temps, la guerre a été un moyen pour les plus riches de s’enrichir encore un peu plus. Et l’arrêt de la course à l’armement n’est certainement pas à l’ordre du jour des bourgeoisies occidentales.

Article paru dans l’Egalité n°96

Les producteurs d’armes s’approprient toutes les technologies afin d’améliorer leurs armes. Ceci permet une course à l’avancée technique de ce marché par la remise à niveau permanente de l’équipement de défense afin de prendre l’ascendant militaire sur les adversaires potentiels. Durant la guerre froide, cette course à l’armement a été jusqu’au bouclier antimissile.

Avec cette émulation du marché de la défense surviennent tous ses corollaires que sont concurrence et compétitivité, c’est-à-dire mise en concurrence et en compétitivité des travailleurs de ces industries. Les dix malheureux salariés de la Direction des constructions navales (DCN) de Cherbourg ont récemment payé de leur vie l’ouverture du marché pakistanais au sous-marin nucléaire français. Dans ce genre de marchés le mouvement des capitaux est toujours à sens unique. C’est l’Etat qui par le biais d’un marché public finance les industries de l’armement. Les prix flambent invariablement et ce sont des deniers publics, c’est-à-dire l’argent de nos impôts qui sont affectés à cette dépense. Bien évidemment plus l’équipement militaire est performant, plus celui-ci sera coûteux. Le budget alloué à la défense est donc augmenté ce qui fait d’autant plus d’argent public allant dans les caisses du patronat.

Actuellement, en occident c’est la notion de « guerre propre » qui est mise en avant. La technologie est préférée à l’envoi de troupes sur le terrain. Les travailleurs des pays occidentaux restent donc sur leur lieu de travail plutôt que de partir à la guerre, ce qui permet à l’économie non militaire de continuer à fonctionner lors des conflits. Mais intervenir dans des endroits où ils n’ont pas de relais oblige les impérialistes à envoyer des hommes au risque d’en perdre et de créer une réaction des populations. Ce fut le cas en Somalie en 92 d’où les USA ont dû repartir en ayant subi un échec.

Les lieux de conflits sont des zones où l’économie s’effondre et où seule l’économie liée à l’armement prospère. A la fin du conflit s’ouvrent les marchés de la reconstruction tout aussi importants que ceux de l’armement. En ex-Yougoslavie la France et l’Allemagne se sont réparti le marché des armes, puis celui de la reconstruction qui suivait. Les bourgeoisies de ces 2 pays, qui s’affrontent depuis maintenant quelques temps, ont bien compris qu’il leur est préférable de déplacer leurs conflits en dehors de leur territoire national. Ainsi la prépondérance des Etats-Unis est due en partie à l’absence de conflit sur son sol depuis 200 ans.
N’oublions pas une nouvelle notion, celle de la  » guerre du pauvre  » ; certains de ceux qui ne disposent pas d’une économie suffisante se rabattent sur le terrorisme et les armes peu coûteuses que sont les armes chimiques et biologiques (gaz sarin , microbes comme l’anthrax).

Par Arnaud Benoist et Sylvain Bled