Notre « pacifisme »

Il est nécessaire d’analyser chaque type de guerre de façon séparée dans la mesure où certaines peuvent avoir un caractère progressiste et inévitable comme les guerres des peuples contre un système féodal, esclavagiste ou dictatorial. Si nous participons aux mouvements pour la paix, c’est en sachant qu’aucune paix ne peut être durable sous le capitalisme, et que dans ce système, les paix issues des guerres sont la plupart du temps faites sur le dos d’un autre peuple.

Article paru dans l’Egalité n°96

Les guerres civiles

Ce sont les guerres qui opposent les opprimés à leurs oppresseurs. Nous ne pouvons que soutenir les peuples qui se soulèvent contre un dictateur ou un système féodal. Ce fut le cas de la révolution française ou de nombreuses guerres au 19ème siècle. Si nous apportons notre soutien à ces peuples nous ne laissons aucune illusion dans le fait que la libération de l’oppression d’un dictateur serait suffisante pour qu’ils cessent d’être exploités.

Les guerres de libération nationale

C’est pour rechercher de nouveaux marchés et de nouvelles réserves de main d’œuvre que les pays d’Europe et les Etats unis ont colonisé les trois quarts de la planète. Nous défendons le droit des nations opprimées à disposer d’elles-mêmes, et nous soutenons les guerres menées par ces peuples pour se libérer de l’esclavage et du pillage de leurs richesses par les pays impérialistes. Ce type de guerre a eu lieu en Algérie, contre l’Etat français, ou au Congo, contre l’Etat belge. Les travailleurs et jeunes français et belges n’avaient rien à gagner dans ces guerres, où les capitalistes cherchent à étendre et consolider leur domination et l’exploitation des peuples quelle que soit leur nationalité.

C’est une guerre de ce type qui a lieu aujourd’hui en Palestine, où nous défendons le droit des Palestiniens à un état et luttons pour que travailleurs, paysans pauvres et jeunes, palestiniens et israéliens, s’unissent dans une lutte contre l’état d’Israël, qui à la fois pille et massacre en Palestine et mène une politique libérale (privatisations, licenciements…) contre les Israéliens. Cette lutte est en fait une lutte contre le capitalisme qui engendre cette exploitation des deux peuples.

Les guerres impérialistes

Les deux guerres mondiales étaient des guerres entre pays dominants pour se partager le monde. Si aujourd’hui une troisième guerre mondiale n’est pas à l’ordre du jour, cela ne veut pas dire qu’un tel conflit soit à tout jamais écarté. Dans de telles guerres, les travailleurs ne doivent soutenir aucun des pays impérialistes, qui ne cherchent qu’à étendre et consolider leur possibilité de les exploiter. Ils doivent au contraire lutter contre leur propre gouvernement, seul moyen d’empêcher la guerre et mettre en place un système socialiste, où l’économie sera contrôlée par les travailleurs et pour les intérêts de la population et non ceux d’une minorité de patrons. Egalement, des conflits comme celui opposant l’Inde et le Pakistan pour le contrôle du Cachemire doivent être dénoncés et combattus. C’est ce que font nos camarades dans ces trois pays.

Les nouvelles guerres impérialistes (Yougoslavie, Afghanistan) sont plutôt des guerres permettant aux pays impérialistes de se positionner en termes géopolitiques, pour contrôler des régions entières. L’objectif de la guerre de juin 99 en Yougoslavie n’était pas de lutter « pour la démocratie, contre le despotisme de Milosevic » mais d’asseoir l’influence des Etats-Unis dans la région. Il en est de même en Afghanistan, où les USA ont réussi à mettre en place un gouvernement (très précaire) à leurs ordres.

Par Virginie Prégny