Non à la privatisation d’EDF

EDF a été libéralisé en partie en 2004 et l’ouverture du marché n’a fait qu’aggraver les conditions de travail mais aussi le quotidien des usagers qui ne sont plus considérés que comme des clients.

Article paru dans l’Egalité n°115

En effet cette libéralisation du secteur des énergies n’a fait qu’augmenter les difficultés à tous les niveaux. EDF et GDF sont parmi les entreprises françaises qui ont engrangé le plus de profits en 2004.

Le gouvernement justifiait la privatisation d’EDF en la présentant comme une entreprise sur endettée or en en 2004, EDF a augmenté son résultats net de plus de 56% et abaissé son taux d’endettement de 18%.

Pour en arriver là, l’entreprise est entrée dans une lutte acharnée contre ses propres concurrents et s’attaque également à son personnel : pas de remplacement des techniciens qui partent à la retraite, une flexibilité permanente sur les conseillers qui deviennent des commerciaux… La division entre les personnels est renforcée par la pression instaurée sur les ventes de contrats : un conseiller qui vend plus de contrats est mieux reconnu que celui qui n’en vend pas et récompensé par des primes d’intéressement, des jours de repos…

Des closes de confidentialités sont signées par les employés, surtout chez les couples dont l’un se retrouve chez le concurrent, les contraignant à ne pas parler de leur travail chez eux.

A cause des restrictions budgétaires, les techniciens se retrouvent en sous effectif et les délais de mise en service ne sont pas souvent respectés. Pas étonnant quand on sait que les salariés techniciens d’EDF doivent répondre aux demandes de leur propre entreprise mais également à celles des entreprises concurrentes comme Poweo, Direct énergie, Orévad qui ne font que commercialiser et n’assurent pas les services. De ce fait, les techniciens sont de plus en plus sur le terrain et effectuent des heures supplémentaires en permanence ce qui augmente considérablement le risque d’accident vu la difficulté des interventions.

Toujours pour augmenter les profits, toute demande de duplicata de facture coûte 4 euros, les frais de facturation augmentent de plus en plus et sont passés de 18 à 30 euros. Si ces mesures ne touchent aujourd’hui que les professionnels, elles seront étendues aux particuliers en 2007. Plus grave encore, est la pression exercée par les différents concurrents sur les usagers afin que ceux-ci ne rompent pas leur contrat.

Pour la re-nationalisation d’EDF

La re-nationalisation d’EDF/GDF sous le contrôle des travailleurs est nécessaire afin de garantir un service public de qualité et des conditions de travail décentes pour les salariés.

Le but ne serait plus de faire des bénéfices maximum mais de répondre aux besoins de la population. Gaz et électricité, indispensables pour vivre correctement, seraient gratuits pour les habitants. Des recherches pourraient être menées concernant le développement des nouvelles énergies dans le souci de préserver davantage notre système écologique.

Mais la re-nationalisation ne sera possible que par une lutte combative des travailleurs d’EDF contre le gouvernement et le patronat qui veulent toujours augmenter leur part de profit sans se soucier des besoins de la population.

L’exemple d’EDF montre, comme pour d’autres entreprises publiques, que les acquis gagnés par les travailleurs ne sont jamais garantis tant que l’économie est guidée par la loi du profit. Il faut donc mener la lutte pour la re-nationalisation dans le cadre de la lutte pour un système socialiste, guidé par la satisfaction des besoins de tous et par la gestion démocratique de la population.

Le 4 octobre, les fédérations syndicales appellent à une manifestation interprofessionnelle. Les salariés et les usagers d’EDF doivent se saisir de cette occasion pour continuer à se battre contre la politique de privatisation menée par le gouvernement et poser les bases pour construire un mouvement d’ampleur aux côtés des travailleurs de tous les autres secteurs.