Non à la haine, la suspicion et le racisme : ne nous laissons pas diviser !
C’est l’horreur qui s’est produite à Nice ce jeudi 14 juillet. Celui qui conduisait le poids lourd a voulu faire le plus de morts possible, à l’aveugle, frappant une nouvelle fois des innocents en percutant le maximum de personnes sur la promenade des Anglais après le feu d’artifice. Nous condamnons ces attentats et cette lâcheté aveugle. Ce sont nos frères et nos sœurs, travailleurs en congés, touristes, étrangers, jeunes, chômeurs, parents, retraités, par delà les origines, les cultures… qui sont morts.
Déclaration de la Gauche Révolutionnaire (à télécharger en format PDF ici)
Commandité ou non ? Quel profil psychologique de l’homme qui conduisait le camion ? Nous n’en savons encore rien, mais cela provoque les mêmes sentiments : tristesse et colère. Que ce soit un individu isolé, ou Daesh ou un quelconque autre groupe qui revendique l’attentat, il faut de toute façon souligner que les méthodes utilisées sont les mêmes que celles de groupes fascistes, des dictatures, ou des armées d’occupation. Éliminer de sang froid des gens sans défense révèle une idéologie d’extrême droite, que ce soit sous un prétexte soi-disant religieux ou autre.
Rien ne peut justifier ces attentats aveugles et barbares à Nice, ni ceux à Bagdad la semaine dernière où 292 personnes ont péri, ni celui d’Istanbul le 29 juin dernier… Les groupes comme Daesh ou ceux qui s’en revendiquent sont incapables de gagner un soutien dans une quelconque couche de la population. Ni ici, et certainement pas parmi les musulmans, ni ailleurs non plus. Et que ces barbares ne nous fassent pas croire qu’ils combattent les guerres menées par la France ou les États-Unis. En réalité, à travers le monde entier ce sont des mercenaires, des mafieux qui dirigent ces groupes et s’en prennent aux peuples, que ça soit en France, en Belgique, en Irak, en Libye ou au Nigeria… Leurs méthodes visent par ailleurs à empêcher qu’une opposition quelconque ne s’organise face aux régimes brutaux et moyen-âgeux qu’ils tentent de mettre en place. Et si les morts civiles dues aux attentats peuvent provoquer le désespoir, c’est aussi le cas des morts civiles dues aux bombes des pays impérialistes. Les politiques de terreur ne font que renforcer les classes dominantes en installant un climat de peur, de haine et de soupçons.
L’état d’urgence, c’est toujours non !
La tristesse et la colère qui succèdent à de telles atrocités sont utilisées une fois encore par le gouvernement et les différents partis au service des capitalistes pour tenter de nous diviser. Ni la prolongation de l’état d’urgence, ni la mobilisation des 50 000 réservistes ne pourront assurer notre sécurité. L’état d’urgence n’a jamais été un moyen d’empêcher des actes terroristes. Il a été mis en place en novembre 2015, il est prolongé pour trois mois désormais. Pourtant il n’a pas permis d’empêcher la mort de 84 personnes de plus hier. L’état d’urgence n’est pas une solution pour être réellement en sécurité.
C’est par contre une véritable arme… qui a permis à Valls et Hollande dès décembre dernier de tenter de freiner les mobilisations, d’abord autour de la COP 21 puis les mobilisations sociales massives contre la loi Travail en essayant d’interdire les manifestations de celles et ceux qui luttent contre leur politique.
Nous refusons d’accepter ce que veulent nous imposer ceux qui commettent ces attentats, c’est à dire diffuser un sentiment de peur. La terreur est une arme politique qui vise à empêcher les travailleurs de s’unir, à imposer l’inaction par la peur, à renforcer le racisme : on ne se laissera pas intimider, on ne se laissera pas diviser !
Unité des travailleurs et des jeunes contre la barbarie et le racisme
Nous refusons aussi de laisser notre sécurité aux mains du gouvernement Valls-Hollande ou des politiciens de droite ou du FN. Leur politique, c’est d’imposer une véritable contre révolution sociale, l’insécurité sociale permanente comme la loi travail en est l’exemple. Ils précarisent nos vies avec des salaires minables, la précarité et le chômage. C’est ça le véritable terreau pour toutes les idées réactionnaires et violentes, quelles qu’elles soient, qui se nourrissent de la pauvreté et de l’absence de perspectives d’avenir dans le système capitaliste.
D’ailleurs ceux qui ont osé comparer les manifestants contre la loi Travail, les syndicalistes à des terroristes seraient bien avisés de présenter leurs excuses aujourd’hui. En effet, il n’y a aucun gouvernement ou aucun groupe terroriste qui soit plus fort que l’unité, dans la lutte de masse, des travailleurs et des jeunes. Quand nous étions un million dans la rue, les 31 mars et 14 juin derniers, unis et en lutte contre toute la politique d’un gouvernement qui s’en prend aux droits de tous les travailleurs en France, là, nous étions forts. Se battre ensemble c’est le seul moyen pour ne pas laisser sombrer les gens dans le désespoir. C’est comme cela que nous pourrons combattre les racines du terrorisme, de la division et du racisme.
Pour combattre réellement le terrorisme et la haine, il faut s’unir tous ensemble et lutter contre les politiques qui les alimentent. C’est en luttant contre le capitalisme, et son système où toute la société doit tourner pour les profits d’une poignée sur le dos de la majorité, que nous pourrons éradiquer les sources de la barbarie et assurer ainsi un avenir sûr et décent à chacun. Une autre société est possible et nécessaire, le socialisme.