Le lycée professionnel Palissy à Maromme est bloqué par les lycéens depuis vendredi 3 février. C’est une lutte unie, déterminée et solidaire qu’on déclenché les lycéens. L’annonce pour 2017 de la fin des dédoublements qui permettaient d’avoir des groupes classe de 15 élèves pour passer à des classes de 30 jeunes a mis leu feu aux poudres. Les jeunes du lycée sont conscients qu’être 30 par classe va empêcher tout travail d’explication, multiplier les situations conflictuelles et dégrader fortement les conditions d’enseignement. Ces jeunes demandent des moyens pour avoir une chance de réussir. Au lieu de ça, ils ont d’abord reçu la police qui, à grand coup de renfort et de provocation a mis la pression dès le premier jour. Ensuite, la porte du Rectorat de Rouen leur a été fermée. Et pour cause, c’est bien le rectorat, et au-delà les gouvernements successifs, qui ont créé cette situation en supprimant massivement des postes.
Le lycée Palissy, comme les autres lycées professionnels ou généraux, n’ont jamais eu les heures et les postes suffisants pour fonctionner. Parce qu’il est impossible de faire autrement, parce que les conditions de travail et d’enseignement sont trop dures en classe entière, de nombreux lycées professionnels ont choisi, comme à Maromme, de fonctionner par petits groupes. Mais, parce que les moyens sont insuffisants, les lycéens n’ont pas leur nombre d’heure de cours légal. Et le rectorat de Rouen faisait l’autruche, considérant sans doute que l’enseignement professionnel ne vaut pas la peine d’investir, notamment dans des zones populaires. Sauf que pour 2017, le Rectorat ne veut plus de ces arrangements qui contribuaient au moins à la survie et à ce que les élèves aient une chance d’obtenir leur diplôme.
Heureusement, les lycéens de Palissy refusent d’être entassés à 30 dans une salle de classe bruyante et martèlent un slogan plein de logique : « classe entière = échec scolaire ». C’est un premier combat à gagner, mais qui ne doit pas laisser de côté celui des moyens nécessaires pour avoir TOUTES les heures d’enseignement auxquels les jeunes ont droit, et dans des classes avec un maximum de 15 élèves. La détermination des élèves de Palissy est sans faille. Ils comprennent très bien que le gouvernement les sacrifie. Après quatre jours de blocage, et une présence policière permanente, les lycéens étaient encore une centaine ce mercredi matin devant le rectorat de Rouen. Une première rencontre avec les huiles du rectorat, les grands chefs, qui les ont « écoutés » ne les a pas impressionnés. Ce mercredi, ils pousseront une deuxième fois la porte du rectorat qui est sous pression après 4 jours de blocage, accompagnés par des professeurs à présent grévistes, et des parents.