Mali : « triomphe » de l’intraitable Hollande?

Après la victoire partielle des armées française et tchadienne au nord-Mali au début de l’année, la
cote de popularité d’Hollande avait remonté et il s’était déclaré « intraitable » sur le sujet à la télé (28mars). Selon les médias, il aurait remporté un 2ème succès cet été : l’élection présidentielle promise a bien eu lieu sans trop de bavures et son candidat, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), ancien vice-président de l’Internationale socialiste, l’a emporté largement au 2ème tour. Mais le Mali n’a pas pour autant réglé ses problèmes. L’invasion de la moitié nord du pays par des islamistes aidés, dans un premier temps, par les séparatistes touaregs du MNLA n’est pas complètement effacée : il reste des djihadistes embusqués dans les villes comme dans le désert (voir l’attentat deTombouctou) et la France interdit à l’armée malienne de se déployer dans les territoires touaregs pour empêcher des règlements de comptes sanglants. Si le parlementarisme a été rétabli, les libertés démocratiques ne sont pas au mieux : le candidat du parti SADI Oumar Mariko (soutenu par une partie de l’extrême-gauche française) n’a pas pu mener sa campagne dans la diaspora malienne : il était contre l’intervention française. De même, Aminata Traoré, figure bien connue des forums sociaux et de l’altermondialisme, hostile elle aussi à l’opération Serval, n’a pu venir s’exprimer en France. Quant à la situation sociale du pays, misère et corruption généralisée, même si Mariko (en 6ème position avec 2,4 % des voix) s’est désisté pour lui, rien ne garantit qu’IBK fera mieux que l’ancien président Alpha Oumar Konaré dont il a été premier ministre. Ni que sa politique sera très différente de celle de son principal concurrent, Soumaïla Cissé, ancien cadre de multinationales françaises, proche de l’UMP.
Jacques Capet