Les élections présidentielles et législatives de 2022 avaient déjà affaibli Macron qui se trouvait réélu mais sans soutien de la population envers sa politique. Avec le mouvement des retraites, il ressort encore plus fragilisé avec la majorité de la population en colère contre toute sa politique. Pour la bourgeoisie, la situation est très tendue, car tous leurs partis sont en crise. Et les travailleurs et les jeunes, qui en ont ras-le-bol des attaques contre leur niveau de vie, leur tournent le dos.
Les partis de la bourgeoisie en crise
Sans majorité absolue à l’Assemblée, il ne dispose que de marges de manœuvre limitées, à tel point que même l’utilisation d’articles antidémocratiques comme le 49.3 peut représenter un risque d’accroître l’instabilité. Macron cherche donc des alliances ponctuelles, soit avec le PS de Hollande, toujours prêt à revenir aux affaires, ou le plus souvent des accords avec la droite pour continuer de faire appliquer sa politique. L’utilisation de la répression policière montre une fois de plus la caractère autoritaire et bonapartiste du gouvernement, qui a beau jouer les gros bras, cache mal, en réalité, la faiblesse du soutien à sa politique.
Dans une impasse politique, les capitalistes ne trouvent pas de solution d’alternance dans leurs autres partis bourgeois. Leurs politiques les ont profondément discrédité aux yeux de la population qui leur a mis une énorme claque électorale lors de l’élection présidentielle de 2022. Le RN qui essaie d’apparaître en bon gestionnaire de la société capitaliste, se prépare pour 2027.
Une « extrême-droitisation » de la société ?
À gauche, on entend assez fréquemment cette expression pour dénoncer la tournure réactionnaire de la politique de la bourgeoisie. Mais en réalité, elle ne veut pas dire grand chose. Depuis les années 80, le racisme est la marque de fabrique régulière des gouvernements, et c’est exactement cette carte que joue Macron. Dans cette situation, l’utilisation du racisme révèle la véritable nature de la bourgeoisie, une classe raciste quand ils ont besoin de diviser les travailleurs pour les empêcher de s’organiser et freiner la possibilité de lutter ensemble contre les politiques du grand patronat.
On ne sait plus si Macron est le marche pied de Le Pen ou l’inverse. Ensemble, ils votent contre les intérêts de la classe ouvrière et soutiennent une répression féroce contre les syndicalistes combatifs, les luttes des travailleurs et dans les quartiers populaires. Sur le fond, Macron et le RN défendent un même programme, celui des intérêts des capitalistes. C’est cela que le gouvernement entend par « arc républicain », en réalité le camp des capitalistes, celui de nos ennemis de classe. L’« extrême-droitisation » de la société vient du fait que les idées dominantes sont les idées de la classe dominante, c’est à dire celles des grands capitalistes, notamment via les médias et la presse.
Nous ne voulons pas de Macron et nous ne laisserons pas le RN passer !
Il faut un contrepoids puissant face à eux. Seuls les travailleurs et les jeunes, en construisant leurs propres outils politiques, peuvent l’être. Ils doivent s’unir contre l’offensive du patronat et les discours réactionnaires qui n’ont qu’un seul but : celui de nous diviser. Nous avons besoin d’un parti de masse des travailleurs et des jeunes, quelle que soit l’origine, l’orientation sexuelle ou le genre, qui défend le socialisme comme seule alternative à la société intolérante et barbare que les capitalistes créent !
Article paru dans l’Égalité n° 218 par Léon R.