Lutte des intermittents

Le statut d’intermittent du spectacle a été créé en 1936, pour donner un revenu décent à des artistes, techniciens… Ceux-ci étant obligés d’alterner période travaillée et période chômée avec des revenus complètement aléatoires, ce statut leur permet de pouvoir vivre même en période de creux. Actuellement ils doivent effectuer 507 heures de travail par an.

Article paru dans l’Egalité n°103

Ceci était déjà difficile à faire pour certains. Bientôt ils devront le faire sur 10 mois et demi pour les artistes et 10 mois pour les techniciens. Selon le SFA (principal syndicat du spectacle), cela viserait à exclure 35 % des bénéficiaires dès la première année. Les premiers touchés seront bien entendu les petites compagnies, les artistes et techniciens indépendants. Pourtant, ce sont les grandes industries de l’audiovisuel qui abusent de ce statut en payant par cachet des caméramans, des présentateurs météo etc. Ceux-ci sont en fait embauchés à l’année, ils pourraient très bien être embauchés en c.d.d., mais ces grandes boîtes de l’audiovisuel préfèrent qu’une partie du salaire soit versée par les assedic !

C’est pour défendre un régime protégeant plus égalitairement les artistes et techniciens que les intermittents se sont mobilisés tout l’été. Un peu partout nous avons vu naître des grèves dans les festivals, des collectifs régionaux. Au début leur lutte s’est concentrée sur leur problème. Au festival d’Avignon et à celui d’Aix, les spectacles ont été annulés sous la pression des artistes et des techniciens. Dès lors nous avons connu des campagnes de désinformation ne laissant la parole qu’au gouvernement, aux représentants du MEDEF et aux spectateurs mécontents.

Les intermittents sont une main d’œuvre malléable à souhait, c’est pourquoi les grandes entreprises du spectacle, de l’audiovisuel en usent et en abusent. Les artistes ont été en général le relais d’une culture dominante et peu ont pris part aux luttes du salariat. Ceci explique pourquoi les mouvements d’artistes sont souvent à part. Mais aujourd’hui les attaques sont telles que le nécessité de s’unir s’est fait ressentir. Face à ces attaques, les intermittents se sont organisés, leurs collectifs se sont ouverts aux différents secteurs en lutte. Mais c’est encore difficile.

Il est cependant essentiel de faire converger les luttes, le gouvernement attaque sur tout les fronts en menant une politique ultra libérale. C’est bien entendu les plus précaires qui sont les premiers touchés (chômeurs, sans-papiers, jeunes travailleurs, étudiants, artistes, techniciens etc…). c’est en mobilisant tous les salariés au côté de la classe ouvrière que nous pourrons stopper ce gouvernement ultra libéral et que nous pourrons nous en prendre au système capitaliste. Même avec des politiciens plus à gauche, la recherche de profit à tout va, continuera avec des avancées sociales qu’ils retireront dès qu’une crise économique se présentera. C’est ce qui se passe en ce moment.

La convergence des luttes est la condition du retrait de toutes les mesures anti-sociales de ce gouvernement.

Par Faustine Ottin