Dans la nuit du 26 septembre 2019, des stocks de l’usine Lubrizol ont pris feu provocant un énorme incendie au dessus de la ville de Rouen et dégageant un nuage de fumée opaque. Celle-ci, remplie de produits chimiques brûlés à haute température, a entraîné des soucis de santé parmi les habitants, et un air pollué d’une odeur particulière.
Toujours l’omerta
Pendant plus d’un mois, des personnes se baladaient avec un masque afin d’éviter les retours d’odeur, encore plus remarquables les jours de pluie. La longévité de l’odeur et de l’eau gluante noire n’étaient pas plus rassurantes. Depuis, certaines personnes sont sujettes à des maladies et cherchent à avoir des informations sur les produits qui se sont évaporés dans l’air.
Les choses n’ont pas vraiment évolué et beaucoup sont toujours en colère, notamment les riverains. Plusieurs manifestations ont eu lieu, ainsi qu’une grande soirée d’information. Elles ont permis de faire pression et d’obtenir quelques informations. Mais on est loin du compte ! Les soucis de santé des habitants, ceux des enfants, le manque d’explications, ou encore les consignes hallucinantes de la préfecture qui a refusé de donner l’ordre d’évacuer ou de confiner restent sans réponse des autorités. Aucune enquête épidémiologique pour les populations exposées, aucune information à une échelle de masse pour tenir informée la population des enquêtes en cours. Le combat pour la vérité et la justice continue. Le 26 janvier 2020, pour les 4 mois, une nouvelle journée de mobilisation aura lieu.
Sans sécurité ni garanties, réouverture = danger !
Trois mois après l’incendie, Lubrizol a rouvert à Rouen. Cette réouverture partielle est très contestée. En effet, les causes de l’incendie ne sont toujours pas connues. Et aucune garantie n’a été fournie pour assurer la sécurité des habitants autour. Il est tout à fait normal que la population soit refroidie par cette idée. Comment savoir si un autre incident pourrait engendrer un second incendie, et aggraver encore plus la situation et la pollution.
Rouvrir cette usine classée Seveso sans avoir remis à plat publiquement les conditions de production, et assurer la sécurité des travailleurs de l’usine et de la population aux alentours, c’est tout simplement scandaleux !
Ce genre de situation à risques arrive tous les jours. Par exemple, près du Havre, le 14 décembre dernier. une pompe de pétrole brut s’est enflammée, dans la raffinerie Total, classée Seveso provoquant d’énormes bourrasques de fumée, s’étendant et touchant plus de personnes. La loi du fric que les grands groupes capitalistes imposent réduit toujours un peu plus les normes de sécurité à coup de sous traitants, d’économies de matériel et en baissant le nombre de salariés pour maximiser les profits.
Retirons des mains des capitalistes les moyens de nuire à notre santé et à l’environnement !
Ces incendies n’ont eu d’effets mortels immédiats ou provoqué de blessures graves sur le coup, mais il est possible que dans dix ans, des maladies se développent et touchent un bon nombre de personnes. Il faut donc imposer un contrôle sanitaire pris en charge gratuitement et sur le long terme pour tous les habitants, de manière transparente et avec des experts indépendants.
Avec le collectif « Vérité sur Lubrizol », nous exigeons toujours d’avoir accès à l’ensemble des informations. Il faut une commission d’enquête indépendante avec des syndicalistes, des scientifiques, des médecins…
Il faut aussi cesser de faire fonctionner des usines quand la sécurité des habitants et des salariés n’est pas assurée et que cela peut être néfaste pour l’environnement. Ce n’est ni au préfet qui a complètement bloqué toute information sur l’accident, ni à la direction de Lubrizol et son propriétaire, le milliardaire Warren Buffet, qui peuvent le décider. Ce sont les travailleurs eux-mêmes, avec les syndicats et en lien avec la population qui doivent contrôler l’état réel des usines.
Lubrizol et les capitalistes doivent payer !
A Lubrizol et son milliardaire de patron, d’assurer le même salaire à tous les travailleurs de Lubrizol et aux sous traitants le temps que les travailleurs fassent leur expertise pour savoir ce qui est dangereux, ce qu’il faut améliorer pour que la production soit plus sure.
Arrêtons de faire fonctionner ce genre d’usine par des capitalistes et leur gestion désastreuse et dangereuse. En effet, ils ne cherchent qu’à faire du profit en ne voulant pas débourser un sou de trop pour la santé de ses travailleurs.
Nous devons décider ensemble si tel ou tel autre produit est réellement utile et nécessaire pour la collectivité. Pour cela, il faut nationaliser ces usines, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs et de la population
Marine et Leïla