Lubrizol : polluez, y’a rien à voir !

Le Conseil d’État vient de débouter un couple qui demande depuis 2019, certificats médicaux pour leurs enfants à l’appui, la communication de l’étude de danger de cette usine. Cette étude restera donc confidentielle à tout citoyen qui ne fait pas partie des deux chambres législatives ou des ministères. Seule une action collective concertée entre travailleurs des usines et habitants peut œuvrer à la protection de l’environnement et des populations riveraines des usines dangereuses.

Sur 500 000 sites ICPE (constituant un danger environnemental), 459 000 ne sont soumis à aucun contrôle. C’est le cas de l’entreprise Normandie Logistique, impliquée dans l’incendie Lubrizol.

Face à cela, des travailleurs et habitants se réunissent, comme dans le collectif unitaire Lubrizol, qui appelle à une nouvelle manifestation le samedi 27 mars, 14h00, devant l’hôtel du Département à Rouen. La plateforme Notre Maison Brûle a mis en place une cartographie contributive des dangers industriels.

Ainsi, l’incendie de Lubrizol et ses suites ont montré que dans le système capitaliste, les intérêts des travailleurs ne seront jamais prioritaires sur ceux des actionnaires. Face à la confiscation des données et des décisions par ceux qui provoquent la mise en danger des travailleurs et des riverains, ce n’est que par un réel contrôle par les travailleurs, à travers la mise en propriété publique des sites dangereux, que l’on pourra obtenir une réelle gestion responsable des risques industriels.

Par Geneviève Fabre, article paru dans l’Egalité n°204

Banderole de la liste municipale « décidons Petit-Quevilly », une des villes sur laquelle se situe l’usine Lubrizol. Photo prise lors de la manifestation du 26 septembre 2020.