L’extrême droite à 33 % : un avertissement

Aujourd’hui, l’extrême droite française, représentée par Dupont-Aignan, Zemmour et Le Pen, cumule 33 % des voix au premier tour des présidentielles, 41 % au second. Du jamais vu dans l’histoire de la Ve République. Nous devons tous prendre cette situation inédite telle qu’elle est : un avertissement sur le danger qu’elle représente.

Macron : le barrage devenu tremplin

« Je serai fidèle à cet engagement pris : je protègerai la République », disait Macron après le résultat du second tour 2017, évoquant le « barrage » électoral contre le RN. Cinq ans après, les chiffres parlent d’eux-mêmes : le vote Le Pen a atteint au 1er tour la première place chez les 35-59 ans, la deuxième chez les 18-34 ans. Car en guise de protection, Macron n’a que fragilisé encore un peu plus le pays en méprisant ouvertement la classe ouvrière : Gilets Jaunes, réforme des retraites, loi sécurité globale, mauvaise gestion de la pandémie, etc., la liste est (trop) longue.

Macron n’a été fidèle qu’à lui-même, à la classe dirigeante bourgeoise, et au capitalisme. Deux tiers des français l’ont compris, et là où les partis et syndicats issus du mouvement ouvrier auraient dû réagir, l’extrême droite en a profité : rien de plus facile pour elle de paraître comme une opposition légitime face au pouvoir.

Le danger de l’extrême droite

Ne nous y trompons pas : l’intérêt de l’extrême droite ne va jamais dans le sens des travailleurs. Sortis de leurs thèmes fétiches (immigration, insécurité, etc.), les programmes du Rassemblement National, Reconquête, et Debout la France, se calquent surtout sur ceux de la droite libérale. Augmentation timide des salaires en baissant les cotisations sociales, baisse des charges sur la succession, abandon des politiques environnementales et relance massive du nucléaire, hostilité face à celles et ceux qui luttent, etc.

Outre les programmes, il suffit de voir les votes du RN contre différentes réformes du Parlement Européen (égalité salariale hommes/femmes, droits LGBTQI+, aides à la jeunesse précaire, normes environnementales…) pour constater leur mépris des classes ouvrières.

Enfin, n’oublions pas les nombreuses victimes des violences de l’extrême droite. N’oublions pas que ce qui les anime avant tout, c’est la xénophobie, le racisme, l’ordre du pays au détriment des travailleurs et des exclus.

Comment faire face ?

L’extrême droite a profité du ras-le-bol de la politique Macron pour s’imposer, quand cela aurait dû être le rôle des syndicats et partis de gauche, réellement tournés vers les ouvriers. Mais il n’est pas trop tard pour riposter, et nous devons tous nous organiser. Organiser la défense face aux violences bourgeoises et fascistes. Organiser les luttes pour nos droits et nos intérêts, contre le capitalisme, contre l’extrême droite hypocrite et nuisible. Nous devons tous ensemble reprendre en main la politique, car nous avons trop longtemps subi les conséquences de la leur.

Par Pierre, article paru dans l’Egalité n°210