Les travailleurs maîtres de leur lutte sur les lieux de travail !

L’organisation d’assemblées générales (AG) est un élément essentiel de l’organisation des travailleurs sur le lieu de travail. Leur tenue doit être une priorité pour que les travailleurs s’approprient collectivement les enjeux et la lutte.

L’AG doit être le lien entre les revendications locales, pour permettre aux travailleurs de passer en revue tous les sujets de mécontentements dans leur boite, et les revendications nationales contre les projets du gouvernement.

L’AG peut être organisée sur les heures d’infos syndicales dans la fonction publique. Dans le privé, il faut soit la faire en dehors des heures de travail ou sur un temps de débrayage, sinon avec un accord de branche ou d’entreprise. Elle peut aussi se poursuivre par un piquet de grève.

Pour des AG de grévistes !

Il faut construire la grève dans les services, les établissements et les ateliers pour prendre des dispositions locales en intersyndicale puis en interprofessionnelle. La grève appartient à tous les grévistes, syndiqué‑es et non syndiqué‑es, la volonté des travailleurs est de décider par eux-mêmes.

Pour poursuivre et amplifier la lutte jusqu’à la victoire contre le gouvernement et imposer les inspirations des travailleurs, il faut qu’on se réunisse sur notre lieu de travail afin de décider par la grève, de sa reconduction, de ses modalités et de leurs participations aux initiatives interprofessionnelles.

L’AG regroupe les travailleurs d’une même boite mais elle peut être à l’échelle d’une localité ou d’un département pour un même secteur d’activité ou en interprofessionnelle pour se coordonner.

Assemblée générale des cheminots Versailles (photo CGT cheminots Versailles)

Pour un fonctionnement démocratique

Le développement des AG est dû au fait que les travailleurs veulent augmenter le rapport de force, deviennent des militant.es de la grève et décident par eux-mêmes les modalités de leur mobilisation. L’AG est le lieu ou l’on peut communiquer les informations, discuter de l’ampleur de la grève, dans son propre secteur et dans les autres, mais aussi être plus forts pour peser sur les confédérations, sur le rythme et le contenu des orientations face au gouvernement ou au patronat.

Pendant les AG, les syndicats doivent contribuer à réaliser cette aspiration démocratique. En période de grève qui se généralise, le rôle des syndicats est de permettre à tous les grévistes syndiqués ou non, de participer aux prises de décision. D’ancrer les actions en faisant circuler les informations sur ce qui se passe, dans les AG, de diffuser massivement les tracts pour gagner l’élargissement.

Il faut faire la différence entre un gréviste qui ne représente que lui-même et le mandaté d’une AG de grève. Dans l’AG, les décisions sont prises au vote majoritaire : vote pour les modalités de l’action, de la reconduction, élection des représentants mandatés et révocables, syndiqué ou pas, de la caisse de grève et l’équipe chargée de la gérer.

Par Mathieu Jardin, article paru en version courte dans l’Egalité n°215