Empêtré dans un Brexit qui n’en finit plus d’être repoussé, Boris Johnson, le Premier ministre conservateur, a convoqué des élections anticipées qui ont eu lieu le 12 décembre dernier. Le but de Johnson était d’obtenir une majorité au Parlement pour faire voter ses accords sur le Brexit. Dans le même temps, il essaie de privatiser le système de santé (National Health Service) au profit des sociétés privées. Ce projet suscite une vive opposition de la part de l’ensemble des travailleurs britanniques.
L’issue du vote était donc incertaine. Mais le chef de file du Labour (parti travailliste), Corbyn, a commis plusieurs erreurs monumentales, malgré un programme avec de nombreuses mesures en faveur des travailleurs, comme la renationalisation du rail et l’arrêt de la privatisation du NHS. La première erreur est qu’il voulait un nouveau vote sur le Brexit, ouvrant ainsi la possibilité de rester dans l’UE, qui empêche précisément ce type de politique d’être menée ! Une deuxième erreur concerne le parti travailliste en lui même, qui est en réalité deux partis en un. L’une, avec Corbyn, pose les bases d’un programme en faveur des travailleurs. L’autre, surnommée « blairiste » (du nom de Tony Blair) est clairement pro-capitaliste. Les blairistes ont saboté la campagne de Corbyn dès le début ; aujourd’hui il essaient de virer Corbyn de la tête du parti. Cela relativise donc les résultats des élections, car Corbyn a rassemblé, seul, plus de 10 millions de voix contre 13 millions pour les conservateurs. Leur majorité est donc fragile et leur politique antisociale, d’austérité et pro-capitaliste va se retourner contre eux. Cela a déjà obligé Johnson à annoncer une augmentation du salaire minimum à partir d’avril. Cette hausse ne concernera que les travailleurs de plus de 25 ans suite à plusieurs années de gel, dans une situation où les prix, surtout alimentaires, ont beaucoup augmenté.
Partout en Grande-Bretagne des luttes ont lieu en ce moment, dans le rail pour la nationalisation, chez les postiers… La liste est longue. Ces luttes vont donner confiance à la classe ouvrière qui peut rentrer en lutte de plus en plus massivement et aller vers un gouvernement des jeunes et des travailleurs. Nos organisations soeurs en Angleterre Pays de Galles (Socialist Party) et en Écosse (Socialist Party Scotland) se battent pour virer l’aile droite du parti travailliste pour un vrai parti des travailleurs, démocratique et socialiste. Dans le même temps, ils mènent la lutte dans les syndicats pour en faire des syndicats démocratiques, de lutte contre les capitalistes.
Par PE Martin