Le 13 septembre, les postiers du centre de tri et de distribution du Havre-Aéroport sont entrés en grève pour protester contre deux projets de restructuration. Le premier visait à délocaliser des machines de tri sur le centre de Rouen et aurait occasionné le déplacement de 6 postes. Le second instaurait une pause méridienne obligatoire de 45 minutes avec pour double effet l’augmentation de l’amplitude horaire des postiers mais aussi la suppression de l’indemnité repas (50 euros mensuel).
Les grévistes ont été rejoints dans leur lutte par leurs collègues de la totalité de la plaque courrier du Havre (site de la ville basse, Harfleur et Montivilliers) et ont réussi à maintenir deux points de blocage durant toute la durée de la mobilisation, avec pour conséquence un arrêt de la distribution du courrier dans de nombreux quartiers de la ville. Ils ont reçu de nombreux soutiens moraux ou financiers, de travailleurs du Havre mais aussi de facteurs d’autres régions.
Durant cette mobilisation, la pression menée par la direction a été forte : assignation au tribunal de deux responsables syndicaux, refus de mener une réelle négociation, utilisation des cadres et des contractuels pour distribuer le courrier lors de la levée du blocage pour négociation… Mais les grévistes ont tenu bon et finalement, après 31 jours d’une grève déterminée, un accord a été signé le 14 octobre entre la direction de la Poste et les directions syndicales. Il prévoit l’abandon des poursuites contre les deux représentants syndicaux (lesquels risquaient 1000 euros d’amende par jour), le paiement d’un tiers des jours de grève et surtout, la suspension de la réorganisation le temps de la négociation.
La dégradation des conditions de travail des postiers, c’est la dégradation du service public du courrier. C’est une fois de plus les postiers eux même qui ont défendu celui-ci, contre les plans d’une direction qui ne vise qu’à maximiser les profits de La Poste sur le dos des travailleurs et des usagers.
Par Sarah L.