L’Afrique Subsaharienne sous diktat du capitalisme

L’Afrique sub-saharienne (Sénégal, Mauritanie, Mali, Niger, Guinée, Burkina Faso, Tchad etc…) abrite le plus grand nombre de P.M.A (pays les moins avancés) de la planète, 640 millions d’habitants, 10% de la planète et seulement 1% du revenu mondial ; elle compte aussi les 34 des 49 pays les plus pauvres de la planète (P.N.U.D Rapport sur le développement humain 2003).

Article paru dans l’Egalité n°101

Dans certains de ces pays la banque mondiale couvre les déficits budgétaires et pourvoit aux dépenses de souveraineté.

Les Etats unis ne visent ni plus ni moins que la privatisation du monde. La liquidation des instances étatiques à travers le fameux système de la « stateless global governance » ou « consensus de Washington ». Ce « consensus » entre autres recommandations prône le démantèlement du secteur public, la privatisation de toute entreprise dont l’Etat est propriétaire, l’arrêt de toute subvention sur les prix alimentaires (ce qui permettait d’éviter les famines en Afrique), une réforme de la fiscalité qui abaisse les charges des revenus élevés et accroît les impôts des revenus faibles.

Cette privatisation de l’Etat passe par la mise sous tutelle de la plupart des secteurs de souveraineté d’un pays (transports, télécommunications, éducation, santé, sécurité etc…).

Ainsi dans la plupart des pays de l’Afrique Subsaharienne les transports publics, les postes et télécommunications sont privatisés ; les écoles, collèges et lycées, universités sont démantelés par le système pernicieux de la réorganisation des cursus, curriculum et système d’évaluation.

Dans plusieurs de ces pays où sévit déjà le système dit de la  » double vacation « , les élèves vont à l’école un jour sur deux par manque de personnel suffisant pour les encadrer ; les hôpitaux sont de véritables mouroirs parce qu’il n’y a aucun système public de soins ( les consultations, les soins, l’admission dans les hôpitaux, sont payants sans aucune aide de l’Etat), aucun système de sécurité sociale ; les services de soins sont tous assimilés à des entreprises qui doivent être rentables ; même la sécurité intérieure est privatisée et ne sert que les individus ou organismes capables de se payer son service ; la fonction publique est le lieu d’une concurrence à outrance entre les agents, de précarité de l’emploi, de salaire au mérite, de fragilité, voire de nullité des statuts sociaux.

Dans ces pays, le citoyen a peur pour son emploi, son salaire, sa santé et ses droits.

Par Moussa