La réforme des retraites est passée mais la bataille continue contre Macron

Malgré plus de 70 % d’opposition à cette contre-réforme des retraites, une lutte de plusieurs mois et un nombre important de travailleurs et de jeunes en grève et en manifestation, le gouvernement a choisi de maintenir son cap et de passer sa loi en force. Macron ne parvient pas à convaincre du bien fondé de sa politique ; son inflexibilité est en réalité un aveu de faiblesse.
Mais cette lutte de masse qui a ouvert l’année 2023 n’est pas un échec. Elle a permis aux travailleurs de relever la tête, de sentir que nous sommes des millions à s’opposer à la politique de ce gouvernement et de tisser des liens entre secteurs et générations.

Tirons les leçons du mouvement

Pour autant, si le gouvernement arrive à passer ses attaques, c’est bien parce qu’à ce jour, notre camp est moins organisé que le pouvoir. Être des millions en manifestation ne suffit pas à construire un rapport de force. Cela permet aux jeunes et aux travailleurs de se retrouver, mais cela ne les implique pas forcément dans la construction du mouvement lui-même.
L’énorme vague de syndicalisation au cours de la lutte (près de 100 000 nouveaux adhérents tout syndicats confondus) illustre la compréhension de la nécessité de s’organiser pour défendre nos intérêts. Mais plutôt que de rester dans l’attente des dates données par l’intersyndicale, il aurait fallu étendre la grève dans tous les secteurs en organisant un maximum de jeunes et de travailleurs dans des Assemblées générales, des piquets, etc. pour que naissent des débuts de comités de grève un peu partout. Élargir les revendications à l’augmentation des salaires, au blocage des prix, à des moyens pour les services publics… aurait permis de refléter davantage la colère générale et de faire entrer en lutte des couches plus larges. On l’a vu, c’est bien le rejet de toute la politique autoritaire du gouvernement qui s’est exprimé en se limitant à la question des retraites, la question de dégager Macron n’a pas été réellement posée, au-delà de slogans en manif.

Renforcer notre classe

Nous devons nous préparer à la prochaine révolte qui va arriver dont les événements après la mort de Nahel ne sont qu’un prémisse. Pour cela il faut renforcer notre niveau d’organisation.
Le salaire réel des travailleur-ses recule face à l’appétit des capitalistes. Les syndicats devraient faire campagne pour l’augmentation des salaires et leur indexation sur le coût de la vie, créer de nouvelles sections syndicales combatives partout. Il faudra aussi se battre contre de nouveaux licenciements avec la récession qui se renforce. Les directions syndicales doivent redonner confiance en la possibilité de gagner par la lutte collective et proposer dans le courant du mois de septembre une première journée de grève interprofessionnelle qui puisse être le relai de toutes les colères ; comme une nouvelle étape pour construire une grève de masse. Tous les secteurs sont sous attaque du gouvernement pour faire faire plus de profits aux grands patrons. Révoltons-nous contre ce système! La classe ouvrière doit et est seule à même de pouvoir changer la société, mais il lui faut un programme d’action en rupture avec le capitalisme porté par un nouveau parti de masse et des syndicats combatifs.

Par Rachel