La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale a été avant tout un accord électoral, même au cours de cette année marquée par les luttes sociales et les manifs. Cela s’est bien vu sur le terrain, mis à part les batailles parlementaires et des meetings communs, très peu d’activités concrètes rassemblent les militants des diverses organisations. Aujourd’hui, c’est la question des européennes de 2024 qui pose la question du maintien de cet accord, car chaque parti a son programme et veut défendre ses propres intérêts.
Survivra-t-elle aux européennes ?
Fabien Roussel affirme que le PCF participera à ces élections et y défendra leur « vision de la construction européenne ». La secrétaire nationale d’EELV veut une liste indépendante en s’appuyant sur l’argument que si les listes de gauche se présentaient séparément, elles feraient au total 8 % de plus qu’une liste Nupes (argument basé sur un sondage Le Point de 1760 personnes, soit rien comme échantillon). Mélenchon déclare que « la Nupes est en péril si elle n’est même plus un accord électoral », et il a bien raison ! La question est : serait-ce une mauvaise chose ? Est-ce que la Nupes est utile et renforce la classe ouvrière et ses luttes ?
Cette alliance qui a été source d’espoir pour les jeunes et les travailleurs n’a jamais eu pour but de devenir un vrai outil face au capitalisme, elle était une entente de circonstance face à la menace d’un deuxième mandat de Macron et celle du RN à l’Assemblée. Et elle n’a pas changé depuis. On attend d’une alliance de gauche qu’elle porte les revendications des travailleurs et qu’elle soit un espace de discussion, un outil avec un programme clair pour les prochains combats. Or la NUPES a des revendications très limitées, y compris la retraite à 60 ans et 40 annuités, lorsqu’avant le mouvement ouvrier réclamait 37,5 annuités.
La FI noyée ?
La France Insoumise s’est créée autour de Mélenchon qui était en rupture avec la gauche sur la question de la nature de l’Union Européenne, et c’est surtout la seule force politique qui a résisté au premier mandat de Macron et ses réformes anti-sociales. C’est pour ça qu’en 2022 il y a eu près de 8 millions de voix ! Les gens veulent une alternative au gouvernement actuel et c’est la FI qui s’en rapprochait le plus.
Dans la NUPES, l’écart de structuration des partis joue dans le rapport de force. Le PS et EELV gouvernent pour les capitalistes, ce sont des partis organisés localement et nationalement face auxquels la FI ne peut pas faire contrepoids. Et elle a l’air d’être prête à lâcher la critique de l’Union européenne pour maintenir cette alliance qui n’a de réalité que sur le papier et à l’Assemblée. Alors quelle est actuellement la seule force politique avec une audience large qui pourrait encore être un pas vers la création d’un parti qui défende les intérêts des jeunes et les travailleurs tout en critiquant le capitalisme, nous ne sommes pas pour que la FI brade son programme pour une alliance électorale qui ne sera jamais une alternative viable au gouvernement Macron.
Elemiah