Fin octobre 2022 s’est tenu le 20e congrès du Parti « communiste » chinois. Même si dans le rapport politique, il est question de partage des richesses au vu de l’accroissement du nombre de milliardaires et de la colère de la population, il n’en sera probablement rien. Plus aucune réforme politique qui irait vers plus de démocratie n’est envisagée. Au contraire, le pouvoir du Parti « communiste » va se renforcer dans tous les domaines, en particulier dans l’économie où l’État avait laissé un peu plus de liberté aux entreprises privées. Xi Jinping s’est accordé un troisième mandat et n’a posté que des fidèles dans la direction, en évinçant tous les autres « clans » de la bureaucratie.
Un mouvement inédit
Cinq semaines après seulement, une vague de protestations a balayé le pays. Les demandes de démission du président, de son gouvernement et de la fin de la dictature à parti unique ont été entendues dans les rues des grandes villes. Le déclencheur a été un incendie meurtrier qui a tué dix habitants parce que leurs voies d’évacuation étaient bloquées par les autorités. Les dures politiques « zéro Covid » ont produit une réaction et sont considérées comme un symbole du contrôle du régime. Jusqu’où et combien de temps cette vague de protestation se développe est une question ouverte. Les participants ont temporairement cessé d’avoir peur, mais les revendications sont diverses. Les étudiants luttent pour les droits démocratiques fondamentaux. Les travailleurs ont mené des luttes isolées sur des questions de salaire et d’heures et, comme ceux de Foxconn, pour de meilleurs services de santé et une protection efficace contre le Covid. Il y a aussi une couche de la classe moyenne plus aisée en Chine qui considère Xi comme un obstacle sur la voie de la prospérité dans une société capitaliste à part entière et préférerait « l’un des leurs ».
Suite à cela le pouvoir a décidé de la levée brutale des restrictions mais fait désormais face à une vague d’épidémie majeure due au manque de moyens du système de santé. À cela s’ajoutent les difficultés économiques croissantes qui vont être source d’instabilité.
Il est crucial de développer une direction politique sous la forme d’un parti véritablement socialiste capable de mobiliser les travailleurs et les étudiants dans une lutte soutenue pour le pouvoir et de combattre les illusions selon lesquelles un système comme le capitalisme occidental offre une issue aux masses laborieuses et à la jeunesse.
Par Matthias, article paru dans l’Egalité n°214