L’opposition au racisme a nettement progressé ces vingt dernières années. Le pourcentage de ceux qui pensent « que les races n’existent pas » a plus que doublé entre 2002 et 2019 (16 à 36 %). Il se maintient à ce niveau depuis. Pourtant en 2023, 91 % des personnes noires se disaient victimes de discrimination en France. Et les actes racistes contre les musulmans et contre les juifs ont également augmenté. Une majorité veut aussi prendre des mesures plus fortes pour exclure les migrants illégaux. Mais près de 50 % de la population veut accueillir les migrants décemment.
Sur ces questions, les idées sont donc mélangées et complexes. C’est le résultat d’une féroce propagande de la part des gouvernements et de l’extrême droite et de l’absence de campagne antiraciste réelle à gauche et dans les syndicats.
Une politique raciste pour cacher le fond de leur politique
Macron, Darmanin, mais aussi Hollande, Valls ou Sarkozy avant, ont passé leur temps ces dernières années au gouvernement, à parler sans cesse des migrants sur de petits bateaux et à multiplier les lois racistes contre eux ou à montrer du doigt les musulmans, les femmes voilées…
Tous ces politiciens ont mené des politiques de privatisation et des coupes massives dans les services publics, et ne font rien pour lutter contre la baisse du niveau de vie, ou contre la crise du logement et la hausse de la pauvreté.
Les politiciens capitalistes utilisent le racisme contre les migrants et la haine des musulmans pour détourner l’attention de l’échec de leur système radicalement injuste, incapable de fournir un salaire décent, des logements, de vrais services publics et un véritable avenir aux jeunes !
Pour une mobilisation de masse, et pas de racisme !
Les manifestations en solidarité avec les migrants autour des 14 et 18 décembre 2024 ont permis de remobiliser un peu. Les mobilisations quasi-hebdomadaires contre la guerre contre Gaza et le génocide des Palestiniens jouent aussi, dans le contexte, un rôle antiraciste pour dénoncer le racisme contre les arabes et réfuter dans la rue les accusations d’antisémitisme véhiculées par Macron et l’extrême droite contre celles et ceux qui luttent contre la guerre.
Le combat antiraciste est central pour les organisations du mouvement ouvrier (partis, syndicats et associations). La lutte pour de meilleures conditions de vie est indissociable de celle contre le racisme.
Il faut lutter contre la division des travailleurs qui nous empêche de dégager Macron et fait monter Bardella et Le Pen. Les syndicats devraient mobiliser leurs membres et les appeler à se joindre aux manifestations antiracistes. La Gauche révolutionnaire fait campagne pour que les syndicats et les organisations politiques à l’échelle nationale utilisent toutes leurs ressources pour vraiment mobiliser.
Une mobilisation nationale de masse serait une démonstration de force, renforçant la confiance des travailleurs et le combat tous ensemble quelle que soit son origine et sa couleur de peau, contre le capitalisme et le racisme.
Article paru dans l’Égalité n°226, par Leïla Messaoudi
Un programme en 9 points contre le racisme et le capitalisme :
- Contre le racisme : égalité entre toutes et tous !
- Contre toutes les discriminations (origines, religion, genre, sexualité…)
- Non à la loi Darmanin, abolition de toutes les lois et circulaires racistes ! Pour la régularisation de tous les sans papiers et un accueil digne pour les réfugiés
- Contre les violences policières ! Dissolution des BAC, BRAV et autres brigades spéciales ! Stop à la répression des militant-es
- Un vrai emploi avec un vrai salaire pour tous. Un logement décent pour tous !
- Des services publics de qualité et gratuits ; avec de vrais moyens pour répondre aux besoins de tous !
- Prenons dans les profits des capitalistes : indexation des salaires sur l’inflation, +300 € pour tous et pas un revenu sous 1600 € nets !
- Contre les guerres et l’impérialisme : solidarité internationale !
- Assez des capitalistes qui se gavent sur notre dos ! Contre le capitalisme, luttons pour le socialisme !